Palpopleura lucia (Drury, 1773)

Palpopleure de Lucia [2021] – Lucia Widow

LC 2016 UICN – LC 2021 Bénin

  • Afrique (C) – Afrique occidentale (AC) – Bénin (C)

Au 1er novembre 2022, 4 espèces du genre Palpopleura sont signées au Bénin. La morphologie très particulière de ces Libellules courtaudes permet de les repérer immédiatement. Les mâles se distinguent facilement selon l’extension du noir sur les ailes : en masse et étendue chez Palpopleura lucia, en masse avec des échancrures chez Palpopleura portia, seulement à la base des ailes avec une coloration des nervures jaune chez Palpopleura jucunda et sans aucune marques noires avec des zones éventuellement enfumées chez Palpopleura deceptor.

Les indications de Rambur (1842), bien que marquées Bénin concernent en fait le Nigéria et au moins pour partie des éléments issus de Palisot De Beauvois (1805-1821) (voir Ris 1909).

Il s’agit d’une espèce Afro-malgache (Couteyen & Papazian 2012). Répandue en Afrique subsaharienne exceptée dans les secteurs de forêt pluviales les plus denses. Elle est aussi à Madagascar. Elle a pu être confondue avec Palpopleura portiasi bien qu’une part des observations reste à vérifier.

Indiquée et distinguée par Fraser (1951), sous Palpopleura lucia lucia. Elle semble confirmée [?] par Tchibozo & Dijkstra (2004) (voir Palpopleura portia). C’est une espèce commune qui semble occuper tout le pays, à rechercher toutefois dans le Nord-Est.

Il s’agit de l’espèce de Libellules les plus fréquemment observée au Bénin (69 mentions sur iNaturalist, 11% des observations béninoises) avant Crocothemis erythraea (28 mentions, 4%). Les valeurs données sont à prendre avec un certain recul car elles sont la combinaison de deux éléments principaux : la fréquence réelle de l’espèce qui doit être importante combinée à une certaine facilité de détermination, voire d’approche sur le terrain (photos).

Comme Palpopleura portiaelle habite les marécages dans la brousse, les régions boisées ou les forêts.

Cette espèce devrait voler toute l’année : on connaît au Bénin des mentions allant de février à décembre. Les émergences doivent se faire en continue : on a des mentions d’individus subémergents d’immatures en mai, août et novembre (à suivre).

©© bync – [Oe. Bénin] – Bénin, Atakora, Matéri le 15 juin 2021 – iNaturalist
Mâle mature
©© bync – Amadou Bahleman Farid – Bénin, Djougou le 31 octobre 2019 – iNaturalist
Mâle immature
©© bync – [Oe. Bénin] – Bénin, Atakora, Taguiéta le 19 août 2020 – iNaturalist
Femelle mature
©© by – [Vijay Barve] – Bénin, Atlantique, Abomey-Calavi le 11 novembre 2019 – iNaturalist
Mâle mature

Mitchell A. & Samways M.J. 2005 – The morphological ‘forms’ of Palpopleura lucia (Drury) are separate species as evidenced by DNA sequencing (Anisoptera: Libellulidae). Odonatologica, 34 :173-178.


[1] – Drury (1773) fait deux taxons avec Libellula lucia et Libellula portia précocement lors de la description scientifique de ces Libellules. Karsch (1894) a montré une différence de la structure des éléments génitaux entre ces deux taxons et O’neill & Paulson (2001) ont souligné des nuances de taille et de marques alaires. Toutefois ceux-ci restent d’abord rassemblés sous une seule espèce, Palpopleura lucia, en général. Elles ont été traité comme de simples formes ou des sous-espèces selon les auteurs. Il faut attendre Mitchell & Samways (2005) pour obtenir la démonstration génétique de leur bonne séparation en deux espèces. Celles-ci présentent une aire et un habitat similaires.