Le Bénin : présentation sommaire

L’environnement du Bénin : Géographie, climat et écosystèmes

Carte simplifiée du Bénin
©© byncsa – Cyrille Deliry – Histoires Naturelles

Le Bénin est un pays subsaharien et côtier pénétrant loin dans les terres : près de 700 km. Sa surface est de l’ordre de 112.622 km2, le pays étant bordé à l’Ouest par le Togo et le Burkina Faso, au Nord par le Niger, à l’Est par le Nigéria et au Sud par l’Océan Atlantique. La largeur du pays est de 125 à 325 km d’Est en Ouest. Les altitudes sont faibles en général et seul le Massif de l’Atakora, situé dans le Nord-Ouest dépasse régulièrement les 400 m. Du point de vue environnemental on constate une interruption relative de la forêt dense, qui bien que présente de part et d’autre du pays notamment au Nigéria et au Ghana, est très rare ici. La zone de la savane s’approche alors de l’océan. Ce phénomène est connu sous le nom de « Dahomey gap » [1]. Le Bénin n’est donc pas un pays pleinement forestier, bien que près de 2/3 de sa surface soit couvert par de la végétation arborée. Celle-ci est dans un état médiocre. Les habitats odonatologiques sont nombreux et variés : plantations agricoles, jachères, savanes, forêts, mangroves, fleuves ou rivières et ruisseaux. Le peuplement humain a fortement altéré une part notable des habitats naturels en particulier dans le Sud et le Centre du pays. La population essentiellement occupée par l’agriculture (56% des actifs) est forte de plus de 11 millions d’habitants. Elle a plus que doublé entre 1990 et 2020. La qualité des eaux pâtit de défauts d’épuration correcte et souffre de la densité humaine croissante : elle est généralement mauvaise. Les ressources naturelles tendent à être surexploitées.

Climatogramme de Cotonou
©© byncsa – Cyrille Deliry – Histoires Naturelles

Du point de vue climatique le Bénin se situe entre le domaine soudanien, sec, et le domaine guinéen, humide, du Nord au Sud. Entre les deux au niveau de Bassila et Dassa on parle de domaine soudano-guinéen aux caractéristiques intermédiaires. Les précipitations sont plus faibles dans le Nord (700 mm) que dans le Sud-Est (1500 mm), en passant par des valeurs intermédiaires notamment dans le Sud-Ouest (900 mm) ou le centre du pays. Elles atteignent au niveau du Massif de l’Atakora, 1300 mm annuels, dans le Nord-Ouest du pays. Le climat est essentiellement sub-équatorial, les températures varient peu au cours de l’année. Le pays est soumis aux changements climatiques qui se traduisent par une augmentation des perturbations. Les périodes sèches se situent de décembre à mars dans le Sud et de novembre à avril dans le Nord.

Le pays présente des écosystèmes variés allant des formations littorales menacées par l’érosion et le déboisement des mangroves, de systèmes forestiers ainsi que des savanes dégradées, jusqu’à des formations xérophytes dans le Nord sous climat sec. Les zones humides sont des habitats bien représentés au Bénin avec quelques grands lacs pour partie saumâtres ou lagunes comme le Lac Nokoué (138 km2) ou le Lac Ahémé (78 km2). Si près de 12% du territoire national est sous domaines protégés situés dans le centre et le Nord du pays, les zones humides du Sud ne bénéficient pas de statut de conservation correct. Elles sont toutefois classées comme sites Ramsar (convention internationale relative aux zones humides). Le climat influence fortement la végétation du Sud au Nord, allant de paysages agricoles et forestiers à la savane et aux paysages subdésertiques. Ces paysages définissent la répartition des espèces de Libellules en fonction des grands types de milieux fermés (forêts) à ouverts (brousse, savane). De manière critique les forêts denses ont quasiment disparu au Bénin : elles ont été rapidement réduites au tiers de leur valeur entre les années 1990 et 2000. Ainsi si elles formaient 1,7% du territoire en 1995, elles ont régressé à 0,6% en 2006. Forêts claires et savanes régressent aussi mais de manière moins spectaculaire. Quant aux forêts galeries elles semblent à peu près stables (vers 2,5% de la surface nationale). Ces habitats « naturels » couvrent encore 63% de la surface du pays. Environ 33% concernent des campagnes agricoles et des surfaces artificialisées comme les agglomérations.

L’article 27 de la Constitution affirme que « toute personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a le droit de le défendre. L’État veille à la protection de l’environnement ». La gestion de l’environnement est aussi un fait culturel au Bénin. Le pouvoir traditionnel a depuis des temps immémoriaux élaboré des droits d’usage et des règlementations pour protéger des sections sacrées de cours d’eau et différentes forêts sacrées.

Les Insectes du Bénin : présentation sommaire

Les Insectes du Bénin sont très mal connus à l’instar d’autres pays africains voisins. Les inventaires ont principalement porté sur les Coléoptères, les Lépidoptères, les Hyménoptères, les Homoptères, les Isoptères, les Thysanoptères et les Diptères. La plus grande collection d’Insectes du Bénin est en cours de détermination et se trouve à l’Institut International Tropical d’Agriculture (IITA). Elle est forte de 5.500 espèces identifiées au sein d’une collection de 350.000 spécimens d’Arthropodes (Insectes et Acariens). L’entomofaune du Bénin, certes mal connue, est riche et très caractéristique. On note par exemple chez les Odonates la présence d’espèces comme Pseudagrion aguessei qui n’était antérieurement connu que de la Sierra Leone et du Mali ou Lestinogomphus minutus et Ceriagrion citrinum connus jusqu’alors avec certitude uniquement du Nigéria (Anonyme 2009).

Si on se base sur Kipping & al. (2015), le taux de prospection odonatologique paraîtra moyen au Bénin si on se réfère à l’essentiel de l’Afrique où il est faible. Le pays n’est finalement pas particulièrement à la traîne en ce qui concerne la récolte d’informations sur les Odonates dans ce secteur de l’Afrique occidentale.


[1] – En Afrique occidentale, les forêts et les différents types de savanes sont distribués en ceintures parallèles depuis le Sud du Sahara jusqu’à l’Océan. Au niveau du couloir du Dahomey ou « Dahomey gap », il y a un décalage des savanes vers l’Océan et on y constate une faible couverture forestière. Celle-ci est d’autant plus faible que sous l’effet des activités humaines, celles qui existaient autrefois ont fortement régressé. La bande de savane atteint ici l’Océan et concerne le Togo, le Bénin et l’Est du Ghana. Les changements climatiques tendent à influencer l’extension de ce couloir. Cette frontière écologique pour les espèces forestières ne semble pas opérer pour les Odonates qui sont le plus souvent en aire de répartition continue et ponctuellement interrompue au niveau du dit couloir entre le Nigéria et la Guinée formant souvent deux blocs populationnels centrés sur les deux espaces forestiers situés de part et d’autre sur le continent. Dans le Sud du Bénin, la forêt de Lokoli est un des derniers vestiges forestiers du couloir du Dahomey , c’est une forêt marécageuse dégradée qui accueille 24 espèces d’Odonates dont 13 apparaissent alors nouvelles pour le pays (Tchibozo & al. 2008).