Ischnura saharensis
Deliry C. [2025] – Ischnura saharensis - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 52936 du 19.02.2025. – odonates.net
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→ Odonata > Zygoptera > Calopteragrionida > Coenagrionines > Coenagrionoidea > Ischnuridae
Ischnura saharensis Aguesse, 1958
Aguesse P. 1958 - Une sous-espèce nouvelle d'Ischnura en Afrique du Nord. - Revue française d'Entomologie, 25 : 149-157.
Localité-type - Afrique du Nord sans précisions selon Dijsktra ([2024]).
- Ischnura saharensis Aguesse, 1958
Autres taxonymes signalés - Ischnura elegans saharensis Aguesse, 1958 [synonyme (cf. sous-espèce) : GBIF [2024]]
Agrion du Sahara [GBIF [2024]] - (anglais) Sahara Bluetail - (allemand) Sahara Pechlibelle - (espagnol) Agrion del Sahara - (hollandais) Sahara lantaarntje
LC 2020 UICN (stable)
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| 🔍 - ©© bync - Pseudonyme (Elbebiber) - Canaries, La Palma le 21 septembre 2023 - iNaturalist |
Éléments de détermination
Des critères de détermination sont donnés par Peels (2015) et ils sont tout particulièrement utiles aux Canaries pour y repérer les rares Ischnura senegalensis néanmoins présents sur l'archipel. Il semble aisé de distinguer les deux ♂ si on regarde avec précision au bon endroit : la forme de la marque noire sur le haut du segment abdominal S2 est différente et les pièces terminales de l'abdomen sont émoussées chez Ischnura senegalensis alors qu'elles montrent un petit tubercule vers le haut chez saharensis. Cette espèce est petite [com., 2024]. Elle semble pouvoir se distinguer d'Ischnura graellsii et Ischnura fountaineae par la couleur de son thorax qui est vert à la différence des deux autres espèces. Son vente est éclairci, couleur presque "sable" ([2024]).
Commentaires
Ce taxon est parfois considéré comme une sous-espèce d'Ischnura elegans. A vérifier à la source : il a bien été décrit comme une sous-espèce par Aguesse (1958) et le protonyme est [A vérifier !] (com. 12 février 2024).
Variations
L'hybridation avec Ischnura graellsii a lieu notamment au Maroc (Samraoui & Dijkstra 2020).
Répartition
- Sahara occidental (Medjani & al. 2014).
- Maroc (Samraoui & Dijkstra 2020 ; 1971 : GBIF [2024] ; Dijkstra [2024] ; sud de l'Atlas et nord-est du pays : [2024]).
- Canaries - Première mention confirmée dans les années 2010 (com. 2024). Selon Peels (2014) : Valle (1955) pense qu'il s'agit d'Ischnura senegalensis, alors que Belle (1982) qui découvre Ischnura saharensis aux Canaries doute de la détermination Hämäläinen (1986) vérifie la mention de Valle (1955) à partir de sa collection déposée en Finlande et montre qu'il s'agissait aussi d'Ischnura saharensis. Dès lors toujours selon Peels (2014), Ischnura saharensis a été observé en divers endroits des Canaries et sur l'essentiel des îles. On a donc d'abord pensé qu'il s'agissait du seul Zygoptère des Canaries. Or, des indications et des études génétiques venant confirmer la présence d'Ischnura senegalensis, Peels (2014) contrôle ses photographies qui révèlent bien la présence d'Ischnura senegalensis aux Canaries. Ces études génétiques menées par des chercheurs de l'Université de Vigo sont finalement publiées et viennent confirmer le fait : Sánchez-Guillén & Cordero Rivera (2015). En conclusion Ischnura saharensis est bien l'espèce répandue sur l'archipel, mais on doit veiller à ne pas la confondre avec Ischnura senegalensis présente en très petit nombre ([2024]).
- Algérie (Samraoui & Dijkstra 2020 ; 2022 : Dijkstra [2024], GBIF [2024]).
- Libye (Samraoui & Dijkstra 2020).
- Madère (données anciennes seulement : 1883, 1962 : Samraoui & Dijkstra 2020).
- Mauritanie (Samraoui & Dijkstra 2020 ; 2006 : Dijkstra [2024], GBIF [2024]).
- Niger (Samraoui & Dijkstra 2020).
- Tchad (Samraoui & Dijkstra 2020).
- Tunisie (Samraoui & Dijkstra 2020).
L'analyse des données du GBIF [2024] (première citation en 1971) rendent compte pour une première période de données limitées au Maroc, mais dès la fin des années 2000, l'espèce est ajoutée aux Canaries, où l'espèce semble nouvellement arrivée et les données se généralisent sur l'essentiel de l'archipel ensuite, alors qu'elle est indiquée dans le Sahara occidental dès le début des années 2010 et elle déborde aussi en Mauritanie pour 2006, pour enfin être ajoutée en Algérie en plein cœur du Sahara dès 2022. La répartition des mentions semble révéler qu'il y a certes, des stations isolées en oasis, notamment, mais aussi probablement des lacunes de connaissance[1] ou des difficultés de détermination. Les données disponibles sur le site de l'ADDO (Dijkstra [2024]) sont beaucoup plus nombreuses, notamment en termes de répartition sur les oasis du Sahara en Algérie, Libye et l'espèce montre une répartition complémentaire à celle donnée par le GBIF [2024] pour le Maroc puisque la carte de l'ADDO rend compte essentiellement de sa présence sud le piémont méridional de la chaîne de l'Atlas, alors que le GBIF [2024] montre une concentration des données dans le nord-est bien prospecté du pays. Ceci se traduit par une répartition étendue de l'espèce dans ce pays (com., 2024). Il me semble probable qu'une part des mentions en oasis d'Ischnura senegalensis tant au Mali, qu'au Tchad ou au Soudan, voire en Egypte (sauf vallée du Nil) se réfèrent par confusion à Ischnura saharensis (com., 12 février 2024). Après contrôle Samraoui & Dijkstra (2020) confirment sa présence au Tchad (com, 12 février 2024).
Habitats
Cours d'eau et eaux stagnantes dans des paysages ouverts, le plus souvent avec une végétation aquatique émergente, généralement sous 1000 m d'altitude, mais pouvant atteindre les 2700 m (Dijkstra [2024]). Dans le Sahara, il s'agit d'oasis, donc de stations isolées les unes des autres. L'espèce est réputée tolérer des eaux saumâtres, ainsi que des habitats très temporaires qu'elle occupe selon une dynamique de développement larvaire très rapide ([2024]). Samraoui & Dijkstra (2020) parlent de milieux stagnants ou courants dans des oueds, des étangs ou des lacs au niveau d'oasis des zones désertiques et sub-désertiques, cette espèce présentant une importante mobilité, ce qui lui permet de recoloniser les habitats perdus lors des sécheresses critiques. A l'analyse (C.Deliry, com. pers.) cette capacité de déplacement est bien adaptée à l'arrivée et la (re)colonisation de l'archipel des Canaries.
Phénologie
Les observations sont faites sur l'ensemble de l'année, avec toutefois une baisse apparente des données en période hivernale depuis octobre à janvier [GBIF [2024]], cette baisse des mentions semble même apparaître dès le mois de juillet avec un net optimum des mentions entre avril et juin (Observado [2024]).
Références
Aguesse P. 1958 - Une sous-espèce nouvelle d'Ischnura en Afrique du Nord. - Revue française d'Entomologie, 25 : 149-157.
Belle J. 1982 - Odonata collected in the Canary Islands. - Entomologische Berichten, 42 : 75-77.
Deliry C. [2024] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2025). - odonates.net
Dijkstra K.D. & al. (éd. & cartog.) (ADDO) [2016] - African Dragonflies and Damselfies Online. - JRS Biodiversity Foundation, version 1 du 1er juillet 2016 : addo.adu.org.za [lien obsolète] (©© by).
Hämäläinen M. 1986 - Note on misidentification or the first Zygoptera material from de the Canary Islands. - Notulae odonatologicae, 2 : 131-132.
Medjani M. & al. 2014 - Nouvelles données sur les Odonates dans le Grand Sud marocain, avec Ischnura saharensis, Anax parthenope, Crocothemis erythraea et Trithemis annulata nouveaux pour le Sahara Atlantique
(Odonata : Coenagrionidae, Aeshnidae, Libellulidae). - Martinia, 30 (1) : 11-22. - ONLINE
Peels F. 2014 - The occurrence of Ischnura senegalensis in the Canary Islands,
Spain (Odonata : Coenagrionidae). - Notul. odonatol., 8 (4) : 77-116. - PDF LINK
Samraoui B. & Dijkstra, K.D. 2020 - Ischnura saharensis. The IUCN Red List of Threatened Species 2020, consulté le 12 février 2024.
Sánchez-Guillén R.A. & Cordero-Rivera A. 2015 - Confirmation of the presence or Ischnura senegalensis (Rambur, 1842) on the Canary Islands. - Animal Biodiversity and Conservation, 38 (1) : 71-76. - BiB
Valle K.J. 1955 - Zygopteren (Odonata) von den Kanarischen Inseln. - Annales zoologici fennici, 21 : 182.
== Notes ==
- ↑ L'examen de la cartographie globale des Odonates montre bien que si le Maroc est bien renseigné, des lacunes concernent volontiers l'Algérie ou le Sahara occidental, ainsi que la quasi totalité de la zone saharienne. Des signalements en Italie et même en Roumanie relève d'erreurs très probables bien que semblant provenir de spécimens analysés génétiquement ([2024]).
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