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Phénologie

Dans son aire principale, l'espèce est réputée voler toute l'année. La qualité des précipitations dans le secteur du Sahara et zones voisines conditionne les émigrations vers l'Europe. Les observations s'étendent en Europe centrale depuis le mois de mai à octobre. Après août, il peut s'agir d'individus issus d'un développement local saisonnier. Les émergences se font généralement de nuit, ou tôt le matin, mais elles peuvent se poursuivre, y compris par temps frais, tout au long de la journée. La chasse peut se faire au crépuscule ou même la nuit ([2021], [2022]).
Le développement hivernal de la larve en Europe est exceptionnel et a été constaté notamment en Camargue (France ; Faton 2003)[1]. La reproduction hivernale de l’espèce est démontrée en Camargue et probable selon d’autres sources sur le Danube inférieur. Voir aussi Hope (2008) (hic [2014]). Le développement larvaire très rapide permet la présence d’une génération estivale dans le sud de l’Europe émergeant vers le mois d’août. C’est un migrateur obligé qui quitte nécessairement les sites de sa naissance ([2014]). Le 14 mars 2007, une émergence est observée à Tarascon (Bouches-du-Rhône : C.Bernier, in litt.) et correspond à un nouveau cas de développement hivernal en France.
On trouve en Algérie des dates extrêmes de fin mars à octobre, mais principalement jusqu'à début juillet seulement (Samraoui & Menaï 1999, Samraoui & Corbet 2000). Si la reproduction a lieu de décembre à mars au Maroc, celle-ci est décalée en mars-avril dans le nord-est de l'Algérie (Samraoui & Corbet 2000), les auteurs ne savent pas si les larves passent la période hivernale ni au Maroc, ni en Algérie (com., 2021) !.
Vole en Europe essentiellement selon deux périodes : (février) avril à mai et août à septembre, mais observation le 5 janvier 2011 d’un couple en tandem, pondant en Andalousie, Espagne (F.Diemert, in litt.) ([2018])[2]. On trouve en Turquie un pic fin mai et un autre mi-août, ce qui correspond aussi à deux périodes. Noter qu’en Egypte au début du XXe siècle, Storey (1916) n’observe l’espèce que d’avril à novembre. La reproduction des individus au Maroc semble se faire entre mi décembre et mars et les émergences entre mai et juin (Jacquemin & Boudot 1999). L’espèce est indiquée tout l’hiver en Afrique du Nord (Deliry 2017). En territoire "autochtone" comme en Israël des émergences sont indiquées dès le début du mois de mars ([2021]). L’espèce est indiquée tout l’hiver en Afrique du Nord. On la encore observé en novembre en France. On notera quelques autres mentions précoces en Europe : le 22 février 2004 à Palavas les Flots (France), le 23 février 2004 à Procida (Italie, C.d'Antonio, in litt.) et le 24 février 2004 à l'Espignan (Hérault, France ; T.Disca, C.Bernier, in litt.) suite à un coup de Sirocco en Afrique du Nord les 21 et 22 février (com., 2004). L'observation de deux individus le 22 février 2004 à Palavas les Flots et d'une ♀ le 3 mars 2004 à Montpellier (Hérault), faisant suite à une tempête transméditerranéenne chargée de sable le 21 février (Bacquet 2004) est tout à fait "précoce" (pour le début des années 2000, mais elles deviendront plus régulières dès les années 2020 notamment dans la Péninsule ibérique : com., 8 avril 2025). Coup de vent le 24 mars 1999 sur la Crête qui sera suivi par des observations d'imagos (Wasscher 1999). D'autres mentions multiples sont rapportées du mois de mars (com., 2018). Observations les 10 et 12 novembre 2011 au Marais du Viguiérat (France, Bouches-du-Rhône - P.Lambret) ([2014]). On trouvera en outre un individu trouvé mort dans les laisses de mer, thorax et ailes intacts, le 31 janvier 1999 en Charente-Maritime (France ; Jourde & Thirion 1999), une mention sur Chypre le 23 décembre 2003 ([2020]). Le développement larvaire sait être très rapide et ne se réaliser qu'en deux mois seulement, ce qui permet l'émergence d'une génération estivale vers le mois d'août en Europe. Aucune émergence printanière ne semble signalée dans le Sud de la France, elles ne sont notées qu'en été, suite à l'arrivée d'individus reproducteurs au printemps (Grand 1990). Générations estivales et hivernales évoquées comme le seul cas en France en Camargue, où la reproduction serait interrompue de temps à autre par un hiver plus rigoureux (M.Papazian in Prot 1998). Aucune émergence printanière ne semble signalée dans le Sud de la France, elles ne sont notées qu'en été, suite à l'arrivée d'individus reproducteurs au printemps (Grand 1990). Finalement le développement hivernal est prouvé en Camargue : 2 exuvies le 29 avril 2000, assez nombreux individus immatures (Faton 2003). De telles émergences printanières sont indiquées en 1975 en Israël par De Marmels (1994).
En Grande-Bretagne (A.Parr, in litt.) les données concernaient essentiellement la fin de l’automne ou l’hiver, mais à partir du milieu des années 1980 les données estivales deviennent plus commune dans ce pays[3]. Précoce[4] en Europe le 18 mars 2000 à Tarascon, France (C.Bernier, in litt.), groupe à Procida vers Naples, Italie le 28 mars 2000 (C.d’Antonio, in litt.). Nous réalisons les 29 et 30 avril 2000 (J.M.Faton, S.Befeld, A.Dorgère et C.Deliry) diverses observations de cette espèce en Camargue, France, avec des nombres significatifs, des individus immatures et la récolte de deux exuvies. Il s’agit comme nous l'avons déjà souligné d’une des premières preuve de reproduction avec développement hivernal de l’espèce en Europe.
On constate en 2019 une invasion prenant une ampleur toute particulier en période tardi-estivale et en automne. Les détails sur la saison 2019 en France seront résumés plus haut.

  1. La reproduction suivie d'un développement hivernal de la larve a récemment été prouvée en Camargue (France) par deux exuvies récoltées le 29 avril 2000 (Cyrille Deliry, Jean-Michel Faton et Arnaud Dorgère in Faton 2003). Un cas d'émergence en mars à Tarascon (Bouches-du-Rhône).
  2. Les mentions hivernales avec des cas de reproduction "précoces" dès (janvier) février ou mars, probablement issus d'individus d'origine africaine semblent bien se multiplier depuis la fin des années 2010 et plus particulièrement les années 2020 (com., 8 avril 2025).
  3. Avec le recul on peut envisager une augmentation des émergences estivales plus au sud en Europe, ce qui a pour conséquence des mentions plus septentrionales plus régulières comme c'est le cas commenté ici pour la Grande-Bretagne. L'année 2019 est un exemple de ces phénomènes (com., 8 avril 2025).
  4. Du moins pour le début des années 2000 (com., 8 avril 2025).