« Projet Leucorrhinia en Rhône-Alpes » : différence entre les versions

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{{P|Leualbvanoise.jpg|''[[Leucorrhinia albifrons]]'' en Vanoise ([[Savoie]]) en 2013 - © Dominique Mouchené}}
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Laëtitia Pattard sous ma direction, réalise un stage à l'association Lo Parvi et en collaboration avec le [[GRPLS]], avec pour mission de rechercher les Leucorrhines dans l'Isle Crémieu ([[Isère]]) et en premier lieu sur la Réserve de Mépieu. Finalement les localités historiques connues et de nombreux sites favorables sont prospectés de manière spécifique, notamment dès juin 2009 [1]. Un constat de disparition probable de ''[[Leucorrhinia pectoralis]]'' et ''[[Leucorrhinia caudalis]]'' est rédigé pour l'Isle Crémieu (Pattard 2009).
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'''[1]''' - Sites visités et dates : Étang de la Feuillée (2 juin), la Réserve de Mépieu (3, 4, 5, 11, 17, 22, 23, 25 juin, 1er juillet et 4 août), Rivière de la Save (3 juin), l’Étang de Lemps (4, 16 et 22 juin), Étang de Salette (9 et 29 juin), Étang de Montchalin (9 juin), Étang de la Bryne (10, 25 juin et 3 juillet), Étang de Bas (11, 22, 23 juin, 7 et 10 juillet), Étang de Charamel (12 juin), Mares de Craquenot (17 juin), Étang Neuf de Siccieu (19 et 23 juin), Bonnevaux (27 et 28 juin), Étang Berthelet (9 juillet), Étang de Gole (12 juillet).<br>

Version du 15 octobre 2023 à 03:12

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Deliry C. [2025] – Projet Leucorrhinia en Rhône-Alpes - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 23114 du 15.10.2023. – odonates.net

France (Espèces)

> Auvergne Rhône-Alpes > Rhône-Alpes (Bibliographie)

Projet Leucorrhinia en Rhône-Alpes (depuis 1991)

Coordination : Cyrille Deliry

🔍 - Leucorrhinia pectoralis, ♂, de la collection de Charles Degrange (Muséum d'Histoire Naturelle de Grenoble) - Étang de Commelles (Grand Albert) le 17 juin 1969 (Isère) - Photo : © Cyrille Deliry (tous droits réservés)

La redécouverte de Leucorrhinia pectoralis dans la Drôme du nord au niveau du Massif de Chambaran en 2023 est un événement. Cette localité est la plus méridionale dans l’est de la France.

Le genre Leucorrhinia a rapidement attiré notre attention suite à la découverte inattendue de Leucorrhinia caudalis dans le Nord du département de l’Isère dans les années 1980 et que j'ai pu confirmer avec David Loose et Patrick Salzman. Il s’avère que ce groupe a des représentants parmi les plus menacés. Sur les cinq espèces connues en France, quatre fréquentent la région. Le « Projet Leucorrhinia » entamé sour la coordination de Cyrille Deliry en 1991, se poursuit et trouve actuellement sa déclinaison dans le Plan National Odonates. Les trois espèces de Leucorrhines principalement considérées sont en priorité les espèces protégées : Leucorrhinia albifrons, Leucorrhinia caudalis et Leucorrhinia pectoralis. Les objectifs généraux sont la protection nécessaire des habitats de ces espèces en améliorant la connaissance des localités, des habitats, de la phénologie et de la biologie.


1991 - Mise en place du Projet Leucorrhinia

Le « Projet Leucorrhinia » a été mis en place dès 1991 sous la coordination de Cyrille Deliry dans le cadre des activités du GRPLS. Il fait suite notamment à la connaissance ancienne (découverte de Charles Degrange dans les années 1970) de Leucorrhinia albifrons en Haute-Savoie, la découverte dans les années 1980 de Leucorrhinia caudalis dans l’Isle Crémieu, notamment à Mépieu en 1985 (Isère), par Didier Bogey et qui apparaît alors comme une nouvelle espèce inattendue dans la région (Bogey 1987) et ainsi que de Leucorrhinia pectoralis dans le Massif de Bonnevaux (Petti & Grangaud 1965) et à l’étang du Fay (Grand 1988) (Isère) puis en Dombes et en Bresse (Ain). Cette dernière annoncée par Conci & Nielsen dans les années 1950 a été confirmée dans les années 1960 par Charles Degrange et revue dans les années 1980 par Daniel Grand. Leucorrhinia caudalis avait par ailleurs été confirmée dans l’Isle Crémieu par David Loose et Cyrille Deliry. Des recherches historiques récentes révèlent que Leucorrhinia caudalis et Leucorrhinia pectoralis étaient connues de très longue date vers Lyon dès la fin du XVIIIe siècle, mais sous des noms synonymes (de Villers 1789) et la seconde du secteur du Forez dès le début du XIXe siècle dans la Loire (Deliry & al. 2022).

🔍 - Leucorrhinia albifrons - Trois individus pris aux étangs de la Beunaz en Haute-Savoie par Charle Dregrange le 12 juillet 1970. - Photo : ©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles

L’objectif de ce projet a été tout d’abord de rassembler les connaissances et de favoriser les prospections et les études menées pour les trois espèces de plaine de ce genre.


2000-2003 - Stage de Sylvain Montagner dans le Massif de Bonnevaux (Isère) et première série d'études sur Leucorrhinia pectoralis menées par Nicolas Greff en Dombes et en Bresse (Ain)

Sylvain Montagner, stagiaire, est encadré par Nicolas Greff (Hermine) en collaboration avec le GRPLS et réalise un inventaire spécifique de l’espèce sur le Massif de Bonnevaux en Isère (Montagner 2000). Le travail de ce stagiaire est très conséquent puisqu’il rassemble 861 données odonatologiques concernant 35 espèces sur le Massif. Une vingtaine de mentions de Leucorrhinia pectoralis ont été faites et quatre de Leucorrhinia caudalis, cette dernière espèce étant inconnue jusqu'à cette date sur le Massif.

Au début des années 2000 Leucorrhinia pectoralis est découverte dans le département du Rhône, mais son autochtonie n’est pas démontrée (Grand & al. 2001). N.Greff (Hermine) réalise un suivi détaillé de l'espèce dans l'Ain, en Dombes (Greff 2000a) et en Bresse, en particulier sur l'étang de But (Greff 2000b, 2003a, 2003b).


2006-2014 - Mise en route d'une seconde série d'études sur Leucorrhinia pectoralis en Dombes et en Bresse (Ain)

🔍 - Les premières cartographies régionales sont préparés et elles montrent de nettes différences entre les trois espèces (Document d'archive préparé par C.Deliry, dans le cadre de la préparation du projet de mémoire universitaire envisagé à Grenoble (non réalisé) - GRPLS)

En juillet 2006, R.Krieg-Jacquier (GRPLS) candidate à la mise en place d’un suivi sur Leucorrhinia pectoralis dans la région Rhône-Alpes et plus particulièrement dans l'Ain. Il projète à partir des données disponible d'approfondir une réflexion sur les « chaîne d’étangs » ou métapopulations de cette espèce. Ce naturaliste entame alors le suivi des Leucorrhines dans le département de l’Ain, notamment consécutivement à la découverte de Leucorrhinia albifrons sur le Plateau du Retord (Python 2006, Krieg-Jacquier & Deliry 2009, Thuiller 2013). Suite à une accord du CA du GRPLS, le fichier Leucorrhinia régional lui est transmis en mars 2007. Dès cette même année, Régis Krieg-Jacquier lance une série d’études de l’espèce sur le département de l’Ain, tant en Bresse qu’en Dombes. La même année un suivi Leucorrhinia caudalis est organisé sur Mépieu (Isère) en collaboration avec Lo Parvi, sous ma coordination. J'échange le 29 avril 2008 avec la SfO (B.Prioul) et fait un point sur la rédaction d’un article concernant Leucorrhinia caudalis et Leucorrhinia albifrons.

Dans la même période les études se poursuivent en se multiplient en particulier Dombes (Ain), menées notamment par Joël Broyer avec l'ONC ou Daniel Grand à titre individuel (Broyer & al. 2009, Grand 2010). Leucorrhinia albifrons est découverte de manière inattendue dans le Massif de Bonnevaux en Isère (Souvignet 2007, Gère Vivante & Walsh 2007), ce qui pourrait montrer une certaine expansion de cette espèce [2023]. La pérennité de cette espèce y est clairement démontrée au cours des années suivantes dans ce Massif, alors que Leucorrhinia pectoralis et Leucorrhinia caudalis, y sont régulièrement observées, y compris rassemblées - trois espèces - sur certaines localités. Par ailleurs D.Grand précise la reproduction de Leucorrhinia pectoralis au Marais de Charvas en Isère en 2011. Connue en outre dans le département de la Loire, la présence de Leucorrhinia pectoralis est confirmée à Feurs en 2012 par Y.Boeglin (GRPLS). En 2013, M.Bouron (CPNS), découvre Leucorrhinia caudalis à Culoz (Ain), sur une localité déjà remarquable en raison de la pérennité d'une population de Sympetrum depressiusculum. Cette population y est régulièrement suivie (Deliry 2012, 2013, 2014a, 2014b) et l'espèce y est accompagnée de Leucorrhinia albifrons ce qui donne une dimension odonatologique de tout premier ordre à l'Étang Gardeur, finalement fréquenté par trois espèces de haute valeur patrimoniale.

🔍 - Leucorrhinia caudalis découverte à Culoz (Ain) le 12 juin 2013 par Manu Bouron (©)

Suite à la découverte de Leucorrhinia caudalis et de Leucorrhinia albifons en Anjou, je fais un point avec S.Courant (LPO Anjou) le 22 févier 2010, sur les conditions de conservation de ces deux espèces.

Dans les secteurs plus méridionaux, Leucorrhinia caudalis qui avant été découverte dans les années 1980 dans le Massif des Chambarans, côté Isère, par Jean-Michel Faton, est finalement revue en 2013 par Alexandre Movia (LPO Drôme) dans le cadre d'une étude locale centrée sur le cœur du Massif. Le suivi reste encore sporadique dans ces localités et l'état des populations y est mal connu. Elle a été vue ponctuellement sur une localité très voisine dans le département de la Drôme.

Enfin, en plein cœur de la Vanoise (Savoie), Dominique Mouchené découvre en 2013 la présence isolée de Leucorrhinia albifrons. Si l'espèce est revue dans le voisinage en 2014, ce qui témoigne de sa pérennité, aucune exuvie n'a été trouvée.

🔍 - Leucorrhinia albifrons en Vanoise (Savoie) en 2013 - © Dominique Mouchené

2009 - Recherche des Leucorrhines dans l'Isle Crémieu (Isère)

Laëtitia Pattard sous ma direction, réalise un stage à l'association Lo Parvi et en collaboration avec le GRPLS, avec pour mission de rechercher les Leucorrhines dans l'Isle Crémieu (Isère) et en premier lieu sur la Réserve de Mépieu. Finalement les localités historiques connues et de nombreux sites favorables sont prospectés de manière spécifique, notamment dès juin 2009 [1]. Un constat de disparition probable de Leucorrhinia pectoralis et Leucorrhinia caudalis est rédigé pour l'Isle Crémieu (Pattard 2009).


2018-2023 - Renforcement et multiplication des études de Leucorrhinia pectoralis en Dombes et en Bresse (Ain) et étude des autres espèces dans la région


Deliry C. [2023] - Projet Leucorrhinia - Groupe Sympetrum. - Site du GRPLS, mis hors ligne le 14 juillet 2023.


[1] - Sites visités et dates : Étang de la Feuillée (2 juin), la Réserve de Mépieu (3, 4, 5, 11, 17, 22, 23, 25 juin, 1er juillet et 4 août), Rivière de la Save (3 juin), l’Étang de Lemps (4, 16 et 22 juin), Étang de Salette (9 et 29 juin), Étang de Montchalin (9 juin), Étang de la Bryne (10, 25 juin et 3 juillet), Étang de Bas (11, 22, 23 juin, 7 et 10 juillet), Étang de Charamel (12 juin), Mares de Craquenot (17 juin), Étang Neuf de Siccieu (19 et 23 juin), Bonnevaux (27 et 28 juin), Étang Berthelet (9 juillet), Étang de Gole (12 juillet).