Valeur patrimoniale des Odonates
Deliry C. [2025] – Valeur patrimoniale des Odonates - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 46703 du 11.11.2024. – odonates.net
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Valeur patrimoniale des Odonates
Outils de diagnostic permettant de dégager la valeur patrimoniale des espèces : Odonates
→ Mhéo (Milieux humides, évaluation, observation - RhoMeo (Boîte à outils des Zones Humides) Les Odonates ont un développement larvaire aquatique qui peut durer de plusieurs mois à plusieurs années, leur diversité étant maximale pour des étangs aux eaux sont pures et présentant une végétation diversifiée. Ainsi ces Insectes prédateurs [à tous les stades de leur vie, renseignent] sur la diversité et l’abondance des proies disponibles. Ainsi sont-il toujours d’excellents indicateurs de la richesse écologique des zones humides, y compris pour des habitats restreints, ce qui permet une évaluation de biotopes à petite échelle. Ceci souligne tout l’intérêt de l’étude des Libellules pour la protection de la Nature (Faton 1987). Je précisais que la notion d’espèce patrimoniale pouvait être défavorable à un lot d’espèces trop considérées comme « non patrimoniales ». J’ai présenté après les écrits de 1997, ces dernière comme des espèces de la faune ordinaire, tout en soulignant leur importance fondamentale dans la structuration et le fonctionnement des écosystèmes. Ainsi, les espèces « non patrimoniales » n’ont pas lieu d’être négligées. Les outils disponibles alors étaient à notre connaissance (Deliry 1997), les conventions européennes (Berne, Directive Habitats), ainsi que les Listes rouges. On peut considérer alors la liste rouge des espèces menacées en Europe présentée par van Tol & Verdonk (1988), les listes rouges nationales (Dommanget 1987, Maurin 1994) ainsi que des travaux préparés par l’équipe du GRPLS. Ce sont les premières bases d’une liste rouge rhônalpine (Deliry 1997), ainsi que les listes rouges départementales qui avaient vue leurs prototypes présentés antérieurement (Loose 1987, Deliry 1987, 1991, GRPLS 1992, Deliry 1997), voire en parallèle en termes de préparation (Deliry 1998). Viennent ensuite des outils inspiré d’un travail préparé pour le Marais de Lavours (1992) qui sont la dépendance par rapport au milieu et l’importance des populations présentes basée sur une estimation des effectifs optima observés. Le premier indicateur se base sur le principe que plus une espèce est dépendante par rapport à un milieu donné et plus ce milieu a d’importance pour sa conservation. Le second indicateur considère que si les populations sont importantes, la conservation d’une station alors étudiée sera d’autant plus significative pour la conservation de l’espèce considérée. Cette dernière notion engage certains aspects en phase avec la notion de pérennité des populations, donc des espèces, concept mis en place dans la synthèse préparée alors (Deliry 1997). Dépendance par rapport aux milieuxLe travail de l’époque (Deliry 1997) donnait un grand tableau inspiré, et pour l’essentiel copié depuis les tableaux de Dommanget (1987), démarche déjà partiellement mobilisée d’ailleurs par Faton (1987) dans sa première synthèse sur les Odonates de la Drôme. Les 20 habitats désignés par Dommanget (1987) sont alors mis en correspondance avec des travaux plus récents détaillant une trentaine d’habitats (Dommanget 1994). Un grand tableau précise, espèce par espèce sa dépendance par rapport à leur habitat. Il s’agit selon 5 niveau d’une espèce proposée comme :
Notion de pérennitéLes premières bases de cette notion sont rapportés dans le même document (Deliry 1997). Elles ont été réalisées sous l’influence de la préparation de diagnostics dans le cadre de la Directive Habitats appliquée aux Odonates. La simple observation d’une espèce sur un site s’avère insuffisante. Je soulignais qu’il s’agissait de juger de la capacité d’accueil des localités considérées et plus particulièrement sur la régularité de l’espèce étudiée sur le site, ce qui revient à juger de la pérennité. Cet élément peut être considéré de plusieurs manières. Je précise dans le document que cette première approche de la notion de pérennité a pour objet d’attirer l’attention sur son importance et tente de poser les premières bases d’une réflexion sur le sujet.
Réaliser le diagnostic patrimonial d’une espèce (Deliry 1997)Toute méthode de hiérarchisation de l’importance patrimoniale d’une espèce est l’objet de controverses et de difficultés. Ainsi j’avais établi un groupe de travail au GRPLS, afin de discuter de la forme à donner à cette méthode. Les premières bases d’une méthode simple ont été appliquées dans l’article de Deliry (1992) et concerne la liste des espèces du Marais de Lavours (Ain). Cette méthode se base sur 3 principes :
Réaliser le diagnostic patrimonial d’un site (Deliry 1997)Cette démarche présente encore plus de difficultés que la précédente car nous agissons sur un domaine où les facteurs sont riches et variés. Quelques essais ont été tentés dans différents domaines. J’ai tenté un travail qui a pour vocation de repérer des sites remarquables à suivre du point de vue odonatologique (Deliry 1994). J’ai alors rencontré des difficultés puisqu’il a fallu notamment adapter la méthode pour repérer les sites d’altitude relativement pauvres en espèces à valeur patrimoniale mais dont il s’agissait de dégager l’importance non négligeable. Il s’agit de repérer pour chaque espèce son statut à tous les niveaux géographiques : européen, national, régional et départemental, ainsi que sa dépendance par rapport au milieu et l’importance de ses populations. Le nombre total d’espèce en Liste Rouge est par ailleurs noté. Il a été dégagé l’espèce présentant la plus large valeur patrimoniale. Ainsi la présence sur le site d’une espèce en liste rouge européenne donne-t-elle au site une certaine importance « européenne », s’il s’agit d’une espèce en liste rouge départementale, le site revêt une importance « départementale ». Le niveau des enjeux n’est pas le même. Ces premières pistes de réflexion sont à compléter par le travail enrichi de l’expérience de chacun. [A suivre... !]
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Références
Deliry C. 1987 - Bilan et perspectives des observations d’Odonates en Savoie et Haute-Savoie. - Sympetrum, 1 : 51-68.
Deliry C. 1991 - Bilan et perspective des observations d’odonates dans le nord des Alpes françaises. Isère (38) (2ème synthèse), Savoie (73) & Haute Savoie (74) (3ème synthèse). - Sympetrum, 4/5 : 37-63.
Deliry C. 1992 - Les libellules du marais de Lavours (alt. 232 m) Ain : statut, écologie et relation avec le milieux tourbeux. - Sympetrum, 6 : 29-79. - BiB
Deliry C. 1997 - Massif de Bonnevaux. Quelques remarques sur les Odonates et l’agriculture (38). - FRAPNA Isère, Sympetrum. - PDF
Deliry C. (GRPLS) 1998 - Matériel pour une Liste Rouge des Libellules du département de l’Ain. - Sympetrum, 12 : 29-79.
Dommanget J.L. 1987 - Etude faunistique et bibliographique des Odonates de France. - MNHN, Inv. de Faune et de Flore, fasc. 36 : 283 pp. - ONLINE
Dommanget J.L. (coord.) 1994 - Atlas préliminaire des Odonates de France. Etat d'avancement au 31/12/1993. - SFF, MNHN, SFO, Min. Envir., Coll. Patrimoines Naturel, voL.16 : 92 pp. - PDF LINK
Faton J.M. 1987 - Les libellules de la Drôme. Saisons 1985 et 1986. - Sympetrum, 1 : 23-29.
GRPLS 1992 - Liste Rouge des Libellules menacées de l’Isère - Etat 1992. - Sympetrum, 6 : 23-27.
Loose D. 1987 – Première liste commentée des Odonates en Isère. – Sympetrum, 1 : 31-50.
Maurin H. (éd.) 1994 - Le Livre Rouge. Inventaire de la faune menacée en France. - WWF, MNHN, Nathan, Paris : 176 pp.
UICN 1990 – UICN Red List for Treatened Animals. – UICN, Gland, Switzerland and Cambridge, U.K.
UICN 1994 - Catégories de l’UICN pour les Listes Rouges. – UICN, Gland, Suisse : 22 pp.
van Tol J. & Verdonk M.J. 1998 - Protection des Libellules (Odonates) et de leur biotope. - Concil of Europe, Strasbourg, coll. Sauvegard de la Nature n°38 : 132 pp.
Communiqués et notules (Liste)
9 mars 2024 - Outils de diagnostic permettant de dégager la valeur patrimoniale des espèces : Odonates - Odonates du Monde (online)