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Présente dans le sud de la France et le sud-ouest de la péninsule Ibérique, la Cordulie splendide (Macromia splendens) est une libellule rare, aujourd’hui en fort déclin en France (réduction de l’aire d’occupation d’au moins 30 % et un déclin des effectifs estimé à plus de 50 %). Dans le cadre du PNA Odonates 2010-2015, l’Association Lozérienne d’étude et de protection de l’Environnement en Lozère (ALEPE) s’était vu confier en 2014, une étude de la population du Tarn Lozérien entre Florac et le Rozier. Les prospections réalisées en kayak en 2 passages au cours de la saison (24 juin au 16 juillet puis du 18 au 30 juillet 2014) ont alors permis de recenser 14 exuvies entre Ispagnac et le Château de la Caze situé à 1,5 km en amont de la Malène. Avant 2014, 49 données d’exuvies et 25 données d’imagos ont été renseignés toutes bases de données confondues sur le Tarn lozérien sur ce même tronçon.
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Prospection d’exuvies de Macromia splendens sur le Tarn © Myriam Jamier - PNC
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Compte tenu de ces faibles effectifs, de l’apparent isolement de cette population et de la forte responsabilité de la région et du Parc national des Cévennes pour sa conservation, une réactualisation des données a été entreprise par le Parc national des Cévennes avec l’aide d’un agent OFB entre 2021 et 2024. Les prospections se sont déroulées en kayak pour la recherche des exuvies entre Ispagnac et le Rozier. En amont d’Ispagnac, le Tarn n’étant pas navigable, les prospections se sont déroulées les pieds dans l’eau. Les deux rives ont été systématiquement prospectées. Un seul passage par tronçon de rivière a été réalisé fin juin/début juillet. L’objectif n’étant pas d’estimer précisément la taille de la population mais de voir dans un premier temps si la population est toujours présente et d’es ite amont et aval de sa reproduction afin de mieux apprécier son degré d’isolement.
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Entre 2021 et 2024, 53 km de cours d’eau ont été explorés et 183 exuvies recensées. Ces recherches ont permis de mieux comprendre la population locale :
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Le nombre d’exuvie recensée est 13 fois plus élevés que ceux relevés en 2014 sur le même tronçon
'''Résumé''' points clés<br>
Une forte densité a été confirmée dans la partie amont de la zone d’étude entre Sainte-Enimie et Ispagnac
Depuis 2014, des prospections menées par l'Association Lozérienne d’étude et de protection de l’Environnement (ALEPE) et le Parc national des Cévennes ont permis de recenser les exuvies et d'observer la dynamique de la population de ''[[Macromia splendens]]'' sur le Tarn [[Lozère|Lozérien]].
Une densité plus faible d’exuvies est observée à mesure que l’on descend le Tarn, alors que l’habitat reste favorable jusqu’au Rozier avec présence de vasques sableuses, de falaises et d’une ripisylve dense. Ce résultat est probablement dû au gradient thermique inversé sur ce tronçon de rivière. En effet, les résurgences du Causse Méjean, importantes en aval du la Malène, refroidissent le Tarn qui affiche des températures plus froides en aval qu’en amont
* Une étude menée en 2014 a recensé 14 exuvies entre Ispagnac et le Château de la Caze, avec 49 exuvies et 25 imagos signalés antérieurement.
La reproduction de Macromia splendens a été prouvée jusqu’au Cirque de Saint-Marcellin, à 3,5 km du Rozier, soit à 27 km en aval des données connues jusqu’à présent
* Entre 2021 et 2024, 183 exuvies ont été trouvées sur 53 km de cours d'eau, montrant un nombre d'exuvies 13 fois plus élevé qu'en 2014.
Une connexion possible avec la population du Tarn aveyronnais est envisagée, les dernières données fiables se situant en aval de Millau à seulement 25 km de celles obtenues par le PNC
* Une forte densité d'exuvies a été observée en amont, tandis qu'une densité plus faible a été notée en aval, probablement due à un gradient thermique inversé.
Une étude thermique du Tarn, indépendante de cette étude, est prévue en 2025 et apportera probablement des éléments de réponses à ces résultats. Une nouvelle prospection plus tardive dans la saison pourrait également apporter une meilleure évaluation de la population dans les tronçons les plus froids. Des prospections entre le Rozier et Millau seraient pertinentes pour évaluer le degré de connexion des populations lozérienne et aveyronnaise sur le Tarn.
* La reproduction de cette espèce a été confirmée 27 km en aval des données précédemment connues, jusqu’au Cirque de Saint-Marcellin.
* Une connexion entre la population du Tarn [[Lozère|Lozérien]] et celle du Tarn [[Aveyron|Aveyronnais]] est envisagée, avec des observations à seulement 25 km de distance.
* Une étude thermique du Tarn est prévue en 2025 pour approfondir la compréhension de l'habitat, et de nouvelles prospections sont recommandées pour évaluer les populations.
 
Des études futures sont nécessaires pour mieux comprendre les facteurs influençant la conservation de l'espèce.

Dernière version du 20 juillet 2025 à 14:13

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Deliry C. [2025] – Jamier M. 2025 - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 60273 du 20.07.2025. – odonates.net

Jamier M. 2025 - Inventaire ciblé de Macromia splendens sur le Tarn lozérien (48). - La lettre du Plan National d'Actions Libellules 2020-2030, n°8, juin 2025 : non paginé. - BiB


Résumé points clés
Depuis 2014, des prospections menées par l'Association Lozérienne d’étude et de protection de l’Environnement (ALEPE) et le Parc national des Cévennes ont permis de recenser les exuvies et d'observer la dynamique de la population de Macromia splendens sur le Tarn Lozérien.

  • Une étude menée en 2014 a recensé 14 exuvies entre Ispagnac et le Château de la Caze, avec 49 exuvies et 25 imagos signalés antérieurement.
  • Entre 2021 et 2024, 183 exuvies ont été trouvées sur 53 km de cours d'eau, montrant un nombre d'exuvies 13 fois plus élevé qu'en 2014.
  • Une forte densité d'exuvies a été observée en amont, tandis qu'une densité plus faible a été notée en aval, probablement due à un gradient thermique inversé.
  • La reproduction de cette espèce a été confirmée 27 km en aval des données précédemment connues, jusqu’au Cirque de Saint-Marcellin.
  • Une connexion entre la population du Tarn Lozérien et celle du Tarn Aveyronnais est envisagée, avec des observations à seulement 25 km de distance.
  • Une étude thermique du Tarn est prévue en 2025 pour approfondir la compréhension de l'habitat, et de nouvelles prospections sont recommandées pour évaluer les populations.

Des études futures sont nécessaires pour mieux comprendre les facteurs influençant la conservation de l'espèce.