« Sympetrum depressiusculum (France) » : différence entre les versions
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Libellule dépressiuscule [{{S&H}} 1850], Sympétrum à corps déprimé [Dommanget 1987], Sympétrum déprimé [Dupont 2010, UICN France & col. 2016], '''Sympétrum dépressiuscule''' [Deliry 2017]<br> | Libellule dépressiuscule [{{S&H}} 1850], Sympétrum à corps déprimé [Dommanget 1987], Sympétrum déprimé [Dupont 2010, UICN France & col. 2016], '''Sympétrum dépressiuscule''' [Deliry 2017]<br> | ||
Famille des ''[[Sympetridae]]'' (''[[Libellulidae]]'' {{Sl}}) | Famille des ''[[Sympetridae]]'' (''[[Libellulidae]]'' {{Sl}}) | ||
Le nom vernaculaire de cette espèce a été initialement la Libellule dépressiuscule, ce qui est conforme à une désignation du descripteur, de Selys Longchamps, si bien que je tends à privilégier la version Sympétrum dépressiuscule, plutôt que celles qui hésitent autour de la notion de "déprimé". | |||
* ''Libellula depressiuscula'' de Selys Longchamps, 1841 [{{S&H}} 1850] | * ''Libellula depressiuscula'' de Selys Longchamps, 1841 [{{S&H}} 1850] | ||
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* ''Sympetrum depressiusculum'' (de Selys Longchamps, 1841) [Kirby 1890, Dommanget 1987, Dupont 2010, Deliry 2017] | * ''Sympetrum depressiusculum'' (de Selys Longchamps, 1841) [Kirby 1890, Dommanget 1987, Dupont 2010, Deliry 2017] | ||
{{Pv|Symdep.jpg|© Stéphane Pissavin - [[Pierrelatte]] ({{26}}) en août 1996}} | |||
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'''Statut''' | '''VU''' 2010 Europe - '''VU''' 2009 Bassin méditerranéen<br> | ||
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LC 2014 [[Rhône-Alpes]]<ref>Les évaluations menées par le [[GRPLS]] en 2013 la proposait dans la catégorie '''EN''' (Deliry & al. 2013), mais suite aux validations et préconisations d'[[UICN France]], elle est replacée en catégorie LC en 2014 (Deliry & al. 2014).</ref>.<br> | |||
'''DD''' 2006, '''CR''' 2013 {{01}} - '''EN''' 2013 {{07}} - '''EN''' 2013 {{42}} - '''RE''' 2013, 2016 {{69}} - '''DD''' 2013 {{74}} {{AS}} | |||
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Élément méditerranéen (St Quentin 1960), mongolien (Devai 1976). | |||
[[Italie]], [[Sardaigne]], [[Sicile]], [[France]] (vers Lyon : E.Foudras : incertain [?]), [[Suisse]], [[Autriche]] (de Selys Longchamps 1850). Europe moyenne, Asie tempérée jusqu’à la mer du Japon (Dommanget 1987). Nord de l'Afrique, Eurasie de la [[France]] au [[Japon]] {{AV}}, avec tendances steppiques et méridionales. Anciennement en [[Corse]] (XIX{{eme) siècle, col. Selys). En fort déclin dans le bassin méditerranéen avec tendance à la disparition locale comme en Camargue ({{13}}) ou au niveau des rizières de la plaine du Pô ([[Italie]]). En augmentation en Belgique par contre (Deliry 2017). | |||
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Illustrée par Hoefnagel (1575) vraisemblablement à partir d’un exemplaire de [[France]].<br> | |||
[[Lorraine]] (Barbiche), [[Indre]] (Martin), [[Savoie]], [[Corse]] (col. Selys) (Ris 1911). Observée vers Lyon (de Selys Longchamps), en [[Lorraine]], dans la [[Vienne]], dans l’[[Indre]] où elle est locale (Martin 1931). Très disséminée en [[France]], sauf dans le Sud-est du pays, où elle apparaît plus fréquente. Manque dans le Sud-ouest, une ancienne citation de [[Corse]] (Dommanget 1987). En définitive l’espèce paraît très rare dans le Sud-ouest. Elle n’a pas été confirmée en [[Corse]] [2022]. | |||
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* [[Alsace]] - Présence de populations dans la Vallée du Rhin, à préciser. | |||
* [[Auvergne]] - {{43}} (Ulmer 2011) : une grosse population se trouve sur les Gorges de la Loire, débordant sur le département voisin de la {{42}}. | |||
* [[Occitanie]] - '''EN''' 2018. | |||
* [[Poitou-Charente]] - L'espèce a été observée à Montmorillon dans la {{86}} par Martin en 1888 et deux spécimens capturés en {{16}} par le même auteur se trouvent dans la collection de H.& T.Piel de Curcheville déposée au Muséum de Nantes (Meurgey 2001 ''in'' Précigout 2013). L'espèce n'a pas été revue depuis dans la région (Précigout 2013). | |||
* {{PACA}} - Connue anciennement en Camargue ({{13}}), ''a priori'' installée avec le développement des rizières, elle a été jugée d'abord disparue, toutefois j'y ai revu l'espèce en compagnie de Jean-Michel Faton sur des fossés au sud du Mas d'Agon. Celle-ci ne semble pas avoir été vérifiée depuis. L'espèce est par contre régulières en certains points de la Crau sèche, sur quelques canaux. La première mention pour les {{05}} le 11 août 1992 {{AV}} à Saint-Eusèbe-en-Champsaur (Cyrille Deliry). La Vallée de la Durance ({{04}}, {{05}}), au régime nivo-glaciaire, est adaptée au bon développement de l'espèce. Par ailleurs, le marnage en bordure du plan d'eau du barrage à St-André-des-Alpes ({{04}}) permet en outre le développement épisodique de belles populations (obs. pers.). | |||
* [[Rhône-Alpes]] - '''À préserver''' 2000, '''EN''' (tentative !) 2013, LC 2014 - Rare (2,9% des communes) (Deliry 2008). - Si l’effectif le plus important rapporté en France se situait sur un canal de la plaine agricole de [[Pierrelatte]] (200 individus) {{26}}), les populations sur la Loire entre les départements de la {{42}} et de la {{43}} sont estimées à plusieurs centaines d’individus et sont parmi les plus remarquables d’Europe. '''La première mention datée''' de cette espèce correspond au 25 août 1916 (Philibert Riel), Rilleux-la-Pape ({{69}}). Elle avait déjà été signalée sans localité précise au XIX{{eme}} siècle, vers Lyon, par Eugène Foudras selon de Selys Longchamps et sans réelle certitude. Auparavant Charles de Villers (1789) semble bien parler de cette espèce sur la même région. La citation suivante est celle de l'Etang des Eparres, un site détruit depuis, à Gières ({{38}}) le 7 septembre 1957 (Charles Degrange). L'espèce est découverte en {{74}} le 27 juillet 1986 à Bons-en-Chablais (Denis Jordan) et à Montagny-les-Lanches le 1{{er}} octobre 1986 (Cyrille Deliry), en {{73}} à Chanas le 3 août 1989 (Cyrille Deliry ; station pérenne et toujours suivie), le 28 juillet 1991 pour la {{26}} à [[Pierrelatte]] (Daniel Grand ; station pérenne et suivie depuis 1996), trouvée en 1992 en {{07}} à Saint-Alban-Auriolles le 18 juillet (Alain Ladet). Elle est découverte dans l'{{01}} le 25 juillet 1997 à Culoz (Cyrille Deliry ; station pérenne et suivie dès lors), enfin Stéphane Pissavin et Joël Blanchemain l'ajoûtent en 2002 pour la {{42}} (Plaine du Forez) (une mention de 1987 est à confirmer pour ce département). Le 20 juillet 2006, André Ulmer, découvre l'importante population des Gorges de la Loire ({{42}}) (Ulmer 2011). Celle-ci est l'objet, avec celle de [[Pierrelatte]] ({{26}}) d'un suivi odonatologique régulier. Les prospections réalisées à l'époque dans le Massifs de Bonnevaux ({{38}}) ne permettent pas de retrouver l'espèce et les populations de Basse Maurienne ({{73}}) ne sont pas confirmées non plus. Les suivis commencent dans le cadre du [[PNAO]] dès 2011 (Plan Haut-Rhône 2011 et 2012), alors que la même année des panneaux pédagogiques concernant cette espèces sont installée à la Ferme aux Crocodiles à [[Pierrelatte]] ({{26}} : fig. ci-dessous). Le premier et alors unique dossier régional de terrain accompagnant le [[PNAO]] I, est organisé par la FRAPNA Loire, en collaboration avec le [[GRPLS]] (Cyrille Deliry) sous la direction d'André Ulmer sur les Gorges de la Loire ({{42}} et {{43}}) dès 2013. Le [[GRPLS]] sous la coordination de Cyrille Deliry, un OdoRunAlpes les 30 et 31 août 2014, spécial ''[[Sympetrum depressiusculum]]'' sur Culoz et le Haut-Rhône. Par ailleurs un camp odonatologique centré sur les Gorges de la Loire, tenu du 16 au 23 août 2014 à Aurec-sur-Loire ({{43}}) est animé par le même naturaliste pour le [[GRPLS]] et en collaboration avec la FRAPNA Loire et André Ulmer, avec pour objet d'étudier cette espèce, ainsi que ''[[Sympetrum pedemontanum]]'' sur cette localité. Dès 2018 le suivi de cette espèce devient une priorité pour la {{26}} ([[Pierrelatte]]) et l'espèce est mise en exergue pour la région par Cyrille Deliry dans le cadre de l'atelier national du [[PNAO]] tenu au [[MNHN]] les 22 et 23 octobre 2019. Plusieurs réunions accompagnent le [[PNAO]] rhônalpin, notamment les 12 mai 2020 et 17 octobre 2022. Par ailleurs une petite population est connue et suivie sur le Haut-Rhône en {{73}} qui est en continuité avec celles des voisines du secteur de Culoz dans l'{{01}}. Enfin les premières données sont désormais plus régulières au niveau de la Dranse où se trouve aussi une petite localité ({{74}}). Le site de [[Pierrelatte]] ({{26}}) continue en 2024 d'être l'objet de suivis spécifiques dans le cadre du [[PNAL]] sous la coordination de Jean-Michel Faton ([[GRPLS]] {{FL}} [https://sympetrum.fr/blog/findelacampagneterrainsurlessympetrumdepierrelatte/]). Un réseau est alors en train de se mettre en place au niveau [[AuRA]] et les secteurs voisins comme le [[Vaucluse]] ([https://sympetrum.fr/blog/echangestechniquessurlessitesasympetrumdepressiusculum/ Faton [2024{{e}}])<br> | |||
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{{C}}{{Loupe}} - Panneau pédagogique installé en 2011 à la Ferme aux Crocodiles (Pierrelatte - {{26}}) et préparé par Jean-Michel Faton{{Cend}} | {{C}}{{Loupe}} - Panneau pédagogique installé en 2011 à la Ferme aux Crocodiles ([[Pierrelatte]] - {{26}}) et préparé par Jean-Michel Faton{{Cend}} | ||
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Eaux stagnantes ou faiblement courantes, ensoleillées et envahies d’une abondante végétation ; larves sur la vase ou parmi les herbiers immergés : mares ouvertes, étangs, gravières, marais, milieux littoraux, parties marécageuses des lacs, cours d’eau lents. Se développe en plaine et ne dépasse pas les 600 m d’altitude (Dommanget 1987). Les habitats sont ensoleillés et riches en hélophytes, tendant à s'assécher en hiver, pour être remis en eau en été. On trouve de tels habitats dans des vallées alluviales sous régime nivo-glaciaire comme la Durance ({{04}}, {{05}}). Sinon les fossés mis en eau en été pour l'agriculture, mais à sec en hiver, comme ceux de la plaine de [[Pierrelatte]] dans la {{26}} conviennent, tout comme les bordures de barrages dont les réservoirs sont rechargés en été, ce qui conduit à un marnage favorable au Sympétrum dépressiuscule, tel celui dans les gorges de la Loire ({{42}}, {{43}}) ou à St André-des-Alpes ({{04}}). L'empoissonnement des sites est défavorable à l'espèce.<br> | |||
En 2024, J.M.Faton explore de nouveaux types d'habitats associés aux systèmes d'irrigation de la Durance dans le [[Vaucluse]] ou à un site de baignade en piscine naturelle dans la [[Loire]] (Faton 2024). Les effectifs observés dans le [[Vaucluse]] sont les plus importants observés en [[France]]. Ce sont des habitats très artificiels pour la [[Loire]] notamment qui permettent et favorisent la présence de ''[[Sympetrum depressiusculum]]'' et ''[[Sympetrum pedemontanum]]''. | |||
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Vole de fin juin à fin septembre (Martin 1931). Vole de mi-juin à mi-octobre, émergences jusqu’à début-août (Dommanget 1987). Vole de fin mai à octobre. Les œufs n'éclosent qu'au printemps suivant la ponte avec un développement larvaire de deux mois (Deliry 2017).<br> | |||
Les études menées sur [[Pierrelatte]] ({{26}}) en 2024 permettent de visualiser une phénologie décalée (retard d'environ 3 semaines) entre début juillet et fin août, avec un pic d'émergence observé entre 20 et 30 jours après le début des métamorphose, soit entre le 31 juillet et le 7 août, alors que celui de ''[[Sympetrum pedemontanum]]'' est déjà optimal dès le 10 juillet et diminue ensuite avec encore de beaux effectifs à l'émergence en fin de mois de juillet (GRPLS [[https://sympetrum.fr/blog/findelacampagneterrainsurlessympetrumdepierrelatte/]).<br> | |||
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Dernière version du 28 février 2025 à 05:40
Deliry C. [2025] – Sympetrum depressiusculum (France) - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 54190 du 28.02.2025. – odonates.net
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Sympetrum depressiusculum (de Selys Longchamps, 1841) →
Libellule dépressiuscule [de Selys Longchamps & Hagen 1850], Sympétrum à corps déprimé [Dommanget 1987], Sympétrum déprimé [Dupont 2010, UICN France & col. 2016], Sympétrum dépressiuscule [Deliry 2017]
Famille des Sympetridae (Libellulidae s.l.)
Le nom vernaculaire de cette espèce a été initialement la Libellule dépressiuscule, ce qui est conforme à une désignation du descripteur, de Selys Longchamps, si bien que je tends à privilégier la version Sympétrum dépressiuscule, plutôt que celles qui hésitent autour de la notion de "déprimé".
- Libellula depressiuscula de Selys Longchamps, 1841 [de Selys Longchamps & Hagen 1850]
- Diplax depressiuscula (de Selys Longchamps, 1841) [de Selys Longchamps 1884, Martin 1931]
- Sympetrum depressiusculum (de Selys Longchamps, 1841) [Kirby 1890, Dommanget 1987, Dupont 2010, Deliry 2017]
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🔍 - © Stéphane Pissavin - Pierrelatte (Drôme) en août 1996 |
Statuts
VU 2010 Europe - VU 2009 Bassin méditerranéen
Statut 5/10 - Localisée et disséminée à effectifs assez faibles (Dommanget 1987).
EN 2009, 2016 France - PNAO
EN 2018 Occitanie
LC 2014 Rhône-Alpes[1].
DD 2006, CR 2013 Ain - EN 2013 Ardèche - EN 2013 Loire - RE 2013, 2016 Rhône - DD 2013 Haute-Savoie [A suivre... !]
Liste Verte (SE de la France) - Associée aux Grandes rivières et fleuves : annexes fluviales
Historique et Répartition
Élément méditerranéen (St Quentin 1960), mongolien (Devai 1976). Italie, Sardaigne, Sicile, France (vers Lyon : E.Foudras : incertain [?]), Suisse, Autriche (de Selys Longchamps 1850). Europe moyenne, Asie tempérée jusqu’à la mer du Japon (Dommanget 1987). Nord de l'Afrique, Eurasie de la France au Japon [A vérifier !], avec tendances steppiques et méridionales. Anciennement en Corse (XIX{{eme) siècle, col. Selys). En fort déclin dans le bassin méditerranéen avec tendance à la disparition locale comme en Camargue (Bouches-du-Rhône) ou au niveau des rizières de la plaine du Pô (Italie). En augmentation en Belgique par contre (Deliry 2017). |
Illustrée par Hoefnagel (1575) vraisemblablement à partir d’un exemplaire de France.
Lorraine (Barbiche), Indre (Martin), Savoie, Corse (col. Selys) (Ris 1911). Observée vers Lyon (de Selys Longchamps), en Lorraine, dans la Vienne, dans l’Indre où elle est locale (Martin 1931). Très disséminée en France, sauf dans le Sud-est du pays, où elle apparaît plus fréquente. Manque dans le Sud-ouest, une ancienne citation de Corse (Dommanget 1987). En définitive l’espèce paraît très rare dans le Sud-ouest. Elle n’a pas été confirmée en Corse [2022].
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🔍 - Sympetrum depressiusculum - Par départements |
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🔍 - Sympetrum depressiusculum – Données placées par localités |
- Alsace - Présence de populations dans la Vallée du Rhin, à préciser.
- Auvergne - Haute-Loire (Ulmer 2011) : une grosse population se trouve sur les Gorges de la Loire, débordant sur le département voisin de la Loire.
- Occitanie - EN 2018.
- Poitou-Charente - L'espèce a été observée à Montmorillon dans la Modèle:86 par Martin en 1888 et deux spécimens capturés en Charente par le même auteur se trouvent dans la collection de H.& T.Piel de Curcheville déposée au Muséum de Nantes (Meurgey 2001 in Précigout 2013). L'espèce n'a pas été revue depuis dans la région (Précigout 2013).
- Provence (PACA) - Connue anciennement en Camargue (Bouches-du-Rhône), a priori installée avec le développement des rizières, elle a été jugée d'abord disparue, toutefois j'y ai revu l'espèce en compagnie de Jean-Michel Faton sur des fossés au sud du Mas d'Agon. Celle-ci ne semble pas avoir été vérifiée depuis. L'espèce est par contre régulières en certains points de la Crau sèche, sur quelques canaux. La première mention pour les Hautes-Alpes le 11 août 1992 [A vérifier !] à Saint-Eusèbe-en-Champsaur (Cyrille Deliry). La Vallée de la Durance (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes), au régime nivo-glaciaire, est adaptée au bon développement de l'espèce. Par ailleurs, le marnage en bordure du plan d'eau du barrage à St-André-des-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence) permet en outre le développement épisodique de belles populations (obs. pers.).
- Rhône-Alpes - À préserver 2000, EN (tentative !) 2013, LC 2014 - Rare (2,9% des communes) (Deliry 2008). - Si l’effectif le plus important rapporté en France se situait sur un canal de la plaine agricole de Pierrelatte (200 individus) Drôme), les populations sur la Loire entre les départements de la Loire et de la Haute-Loire sont estimées à plusieurs centaines d’individus et sont parmi les plus remarquables d’Europe. La première mention datée de cette espèce correspond au 25 août 1916 (Philibert Riel), Rilleux-la-Pape (Rhône). Elle avait déjà été signalée sans localité précise au XIXe siècle, vers Lyon, par Eugène Foudras selon de Selys Longchamps et sans réelle certitude. Auparavant Charles de Villers (1789) semble bien parler de cette espèce sur la même région. La citation suivante est celle de l'Etang des Eparres, un site détruit depuis, à Gières (Isère) le 7 septembre 1957 (Charles Degrange). L'espèce est découverte en Haute-Savoie le 27 juillet 1986 à Bons-en-Chablais (Denis Jordan) et à Montagny-les-Lanches le 1er octobre 1986 (Cyrille Deliry), en Savoie à Chanas le 3 août 1989 (Cyrille Deliry ; station pérenne et toujours suivie), le 28 juillet 1991 pour la Drôme à Pierrelatte (Daniel Grand ; station pérenne et suivie depuis 1996), trouvée en 1992 en Ardèche à Saint-Alban-Auriolles le 18 juillet (Alain Ladet). Elle est découverte dans l'Ain le 25 juillet 1997 à Culoz (Cyrille Deliry ; station pérenne et suivie dès lors), enfin Stéphane Pissavin et Joël Blanchemain l'ajoûtent en 2002 pour la Loire (Plaine du Forez) (une mention de 1987 est à confirmer pour ce département). Le 20 juillet 2006, André Ulmer, découvre l'importante population des Gorges de la Loire (Loire) (Ulmer 2011). Celle-ci est l'objet, avec celle de Pierrelatte (Drôme) d'un suivi odonatologique régulier. Les prospections réalisées à l'époque dans le Massifs de Bonnevaux (Isère) ne permettent pas de retrouver l'espèce et les populations de Basse Maurienne (Savoie) ne sont pas confirmées non plus. Les suivis commencent dans le cadre du PNAO dès 2011 (Plan Haut-Rhône 2011 et 2012), alors que la même année des panneaux pédagogiques concernant cette espèces sont installée à la Ferme aux Crocodiles à Pierrelatte (Drôme : fig. ci-dessous). Le premier et alors unique dossier régional de terrain accompagnant le PNAO I, est organisé par la FRAPNA Loire, en collaboration avec le GRPLS (Cyrille Deliry) sous la direction d'André Ulmer sur les Gorges de la Loire (Loire et Haute-Loire) dès 2013. Le GRPLS sous la coordination de Cyrille Deliry, un OdoRunAlpes les 30 et 31 août 2014, spécial Sympetrum depressiusculum sur Culoz et le Haut-Rhône. Par ailleurs un camp odonatologique centré sur les Gorges de la Loire, tenu du 16 au 23 août 2014 à Aurec-sur-Loire (Haute-Loire) est animé par le même naturaliste pour le GRPLS et en collaboration avec la FRAPNA Loire et André Ulmer, avec pour objet d'étudier cette espèce, ainsi que Sympetrum pedemontanum sur cette localité. Dès 2018 le suivi de cette espèce devient une priorité pour la Drôme (Pierrelatte) et l'espèce est mise en exergue pour la région par Cyrille Deliry dans le cadre de l'atelier national du PNAO tenu au MNHN les 22 et 23 octobre 2019. Plusieurs réunions accompagnent le PNAO rhônalpin, notamment les 12 mai 2020 et 17 octobre 2022. Par ailleurs une petite population est connue et suivie sur le Haut-Rhône en Savoie qui est en continuité avec celles des voisines du secteur de Culoz dans l'Ain. Enfin les premières données sont désormais plus régulières au niveau de la Dranse où se trouve aussi une petite localité (Haute-Savoie). Le site de Pierrelatte (Drôme) continue en 2024 d'être l'objet de suivis spécifiques dans le cadre du PNAL sous la coordination de Jean-Michel Faton (GRPLS → [1]). Un réseau est alors en train de se mettre en place au niveau AuRA et les secteurs voisins comme le Vaucluse (Faton [2024])
![]() 🔍 - Panneau pédagogique installé en 2011 à la Ferme aux Crocodiles (Pierrelatte - Drôme) et préparé par Jean-Michel Faton
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🔍 - ©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles - Plaine de Pierrelatte (Drôme, France) le 7 juillet 2008 |
Habitats
Eaux stagnantes ou faiblement courantes, ensoleillées et envahies d’une abondante végétation ; larves sur la vase ou parmi les herbiers immergés : mares ouvertes, étangs, gravières, marais, milieux littoraux, parties marécageuses des lacs, cours d’eau lents. Se développe en plaine et ne dépasse pas les 600 m d’altitude (Dommanget 1987). Les habitats sont ensoleillés et riches en hélophytes, tendant à s'assécher en hiver, pour être remis en eau en été. On trouve de tels habitats dans des vallées alluviales sous régime nivo-glaciaire comme la Durance (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes). Sinon les fossés mis en eau en été pour l'agriculture, mais à sec en hiver, comme ceux de la plaine de Pierrelatte dans la Drôme conviennent, tout comme les bordures de barrages dont les réservoirs sont rechargés en été, ce qui conduit à un marnage favorable au Sympétrum dépressiuscule, tel celui dans les gorges de la Loire (Loire, Haute-Loire) ou à St André-des-Alpes (Alpes-de-Haute-Provence). L'empoissonnement des sites est défavorable à l'espèce.
En 2024, J.M.Faton explore de nouveaux types d'habitats associés aux systèmes d'irrigation de la Durance dans le Vaucluse ou à un site de baignade en piscine naturelle dans la Loire (Faton 2024). Les effectifs observés dans le Vaucluse sont les plus importants observés en France. Ce sont des habitats très artificiels pour la Loire notamment qui permettent et favorisent la présence de Sympetrum depressiusculum et Sympetrum pedemontanum.
Phénologie
Vole de fin juin à fin septembre (Martin 1931). Vole de mi-juin à mi-octobre, émergences jusqu’à début-août (Dommanget 1987). Vole de fin mai à octobre. Les œufs n'éclosent qu'au printemps suivant la ponte avec un développement larvaire de deux mois (Deliry 2017).
Les études menées sur Pierrelatte (Drôme) en 2024 permettent de visualiser une phénologie décalée (retard d'environ 3 semaines) entre début juillet et fin août, avec un pic d'émergence observé entre 20 et 30 jours après le début des métamorphose, soit entre le 31 juillet et le 7 août, alors que celui de Sympetrum pedemontanum est déjà optimal dès le 10 juillet et diminue ensuite avec encore de beaux effectifs à l'émergence en fin de mois de juillet (GRPLS [[2]).
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🔍 - © Jean-Michel Faton - France, Drôme le 14 juillet 2008 |
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🔍 - ©© byncsa - Cyrille Deliry - Histoires Naturelles - Pierrelatte (France, Drôme) |
Références
[A traiter !]
Charlot B. & al. 2018 - Liste rouge des Odonates d'Occitanie. - CEN Midi-Pyrénées, Toulouse : 12 pp. - PDF LINK
Chauvet C., Encinas L. & Faton J.M. 2020 - Les Sympétrums des canaux. Ile de Pierrelatte (26) 2019/2020. - Rapport d'étude PNAO, LPO AuRA, Groupe Sympetrum. - BiB
Chauvet C. & Faton J.M. 2023 - Action Sympetrum depressiusculum dans la Drôme, année 2022. Dans le cadre du Plan Régional d'Actions pour les Odonates en Auvergne-Rhône-Alpes. - LPO AuRA, Groupe Sympetrum : 25 pp. - BiB
David G., Deliry C. & le Groupe Sympetrum 2016 - Liste d’Alerte des Odonates du Rhône – 2016. - Doc. GRPLS. - PDF
Deliry C. 1997 - Massif de Bonnevaux. Quelques remarques sur les Odonates et l’agriculture (38). - FRAPNA Isère, Sympetrum. - PDF
Deliry C. (coord.) 2008 - Atlas illustré des Libellules de la région Rhône-Alpes. - Dir. du Groupe Sympetrum et Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble, éd. Parthénope, Mèze : 404 pp.
Deliry C. 2014 - Odonates du Haut-Rhône. Prospections 2013. - Dossier d’étude du GRPLS. - BiB
Deliry C. 2014 - Odonates du Haut Rhône. Prospections 2014. - Dossier d’étude du GRPLS. - BiB
Deliry C. 2019 - Le point sur la présence du Sympétrum dépressiuscule (Sympetrum depressiusculum (Selys, 1841)) en France. - Libellul’mE, 21 février 2019.
Deliry C., Pont B., Faton J.M., Ladet A. & Oertli B. 2013 - Le Rhône, du glacier de la Furka au delta de la Camargue. Les Odonates d’un grand fleuve européen. - Sympetrum , 17 : 33-80. - PDF
Deliry C. & le Groupe Sympetrum 2013 - Liste Rouge des Odonates de Rhône-Alpes & Dauphiné 2013. [départements] - Col. Concepts & Méthodes, Groupe Sympetrum, Histoires Naturelles n°25bis. - PDF
Deliry C. & le Groupe Sympetrum 2014 – Liste Rouge des Odonates de Rhône-Alpes 2014. – Col. Concepts & Méthodes, Groupe Sympetrum, Histoires Naturelles, n°25 (Première édition en 2011). – PDF
Durand E. 2023 - Distribution et éléments d’écologie de Sympetrum depressiusculum (Libellulidae) dans le pays avignonnais (Vaucluse et Bouches-du-Rhône). - Martinia, 37 (1) : 1-10. - ONLINE
Faton J.M. [2024] - Echanges techniques sur les sites à Sympetrum depressiusculum. - Site du Internet du Groupe Sympetrum, 20 et 21 juillet 2024. - ONLINE
Faton J.M. & Dumont G.A. 2021 - Ruisseaux et rivières : Retour d’expériences sur Sympetrum depressiusculum et Coenagrion caerulescens en Rhône-Alpes. - Diaporama du Groupe Sympetrum, présenté au séminaire du PNAO de Grenoble, le 13 décembre 2021. - BiB
Lervy-Mayère V. 2023 - Etude des préférences écologiques de reproduction de Sympetrum depressiusculum (Selys, 1841) dans les départements de la Loire et de la Haute-Loire. – BEE, ECIRE, FNE Loire, rapport de Master 2, 29 septembre 2023 : 37 pp. + annexes.
Meurgey 2001 - [cf. Muséum de Nantes]. - [A préciser !]
Précigout L. (coord.), Poitou-Charentes Nature 2013 - Plan national d’actions en faveur des odonates : Déclinaison Poitou-Charentes (2013-2017). - PCN & col. : 112 pp. - PDF LINK
Ulmer A. 2011 - Sympetrum pedemontanum (Allioni, 1766) nouveau pour les départements de la Loire et de la Haute-Loire, et sites majeurs pour Sympetrum depressiusculum (Selys, 1841) dans ces deux départements. - Martinia, 27 (2) : 95-100.
Ulmer A. 2013 - Deux espèces de libellules prestigieuses à St-Paul en Cornillon. - Commune de St-Paul en Cornillon, Lettre d’information n°5.
Ulmer A. 2018 - 20 ans d’implication d’une association de protection de la nature dans la connaissance des Odonates, leur préservation et la mise en œuvre d’actions de gestion. - Rev. Sc. Bourgogne Franche-Comté Nature, 27 : 215-221. - BiB
Communiqués et notules (Liste)
5 octobre 2024 - Des nouvelles du Sympétrum déprimé dans la Loire - Communiqué FNE Loire : La Pause Nature (octobre 2024) (archives Odonates du Monde)
== Notes ==
- ↑ Les évaluations menées par le GRPLS en 2013 la proposait dans la catégorie EN (Deliry & al. 2013), mais suite aux validations et préconisations d'UICN France, elle est replacée en catégorie LC en 2014 (Deliry & al. 2014).