Thecagaster bidentata
Deliry C. [2025] – Thecagaster bidentata - In : Odonates du Monde (Histoires Naturelles) (2004-[2025]) – Version 58629 du 01.07.2025. – odonates.net
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→ Odonata > Epiproctophora > Anisoptera > Gomphines > Cordulegastroidea > Cordulegastridae (Zoraena, Archegaster, Cordulegaster, Taeniogaster, Anotogaster, Neallogaster, Lauragaster, Thecagaster, Coronagaster)
Thecagaster bidentata (de Selys Longchamps, 1843) ♥
Cordulegaster bidentata de Selys Longchamps, 1843 ♣
[A traiter !]
- Cordulegaster annulatus de Selys Longchamps, 1840 (nec Fabricius, 1798, nec Latreille, 1805) partim
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de Selys Longchamps E. 1843 - Nouvelles Additions aux Libellulidées de Belgique. - Bull. Acad. de Bruxelles, 10 (2) : 143-162.
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- Cordulgaster bidentatus race anatolicus de Selys Longchamps, 1873 [syn. de Cordulegaster charpentieri : Fraser 1929][1]
- Cordulegaster bidentatus race sicilicus Fraser, 1929
- Thecagaster bidentata sicilica (Fraser, 1929) [sous-espèce] [Deliry [2022a]]
Cordulégastre bidenté [de Selys Longchamps & Hagen 1850, Askew 1988], Cordulégastre rayé [2024]
(en) Sombre Goldenring, Two-toothed Goldenring - (de) Gestreifte Quelljungfer - (it) Guardaruscello collinare - (nl) Zuidelijke Bronlibel
NT 2021 (2009) UICN (en déclin) - NT 2009 Bassin méditerranéen - NT 2021 (2010) Europe (en déclin)
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| 🔍 - © Laurent Valette |
Compléments taxonomiques résumés
[A traiter !]
- Cordulegaster annulatus de Selys Longchamps, 1840 (nec Fabricius, 1798, nec Latreille, 1805) partim [confondu avec Cordulegaster boltonii : hic]
- Cordulegaster bidentatus (Fraser 1929) → Thecagaster bidentata (espèce)
Éléments de description
Les marques jaunes sont moins étendues que chez Cordulegaster boltonii, ce qui paraît particulièrement évident sur les côtés du thorax et au début de l’abdomen, triangle occipital noir et champ anal avec généralement 3 cellules seulement (Deliry 2022). Mesure 50-59 mm de longueur, triangle occipital noir, large barre noire sur le front, bord antérieur de la nervure costale sombre, triangle anal du ♂ généralement avec 3 cellules, segments abdominaux centraux avec une seule paire de marques jaunes (assez réduites), pièces abdominales supérieure avec deux dents basales. Cordulegaster boltonii est généralement nettement plus grande (74-80 mm), présente un triangle occipital jaune, au front non marqué, en particulier dans les populations méridionales, bord antérieur de la nervure costale jaune, souvent jusqu'à 5 cellules dans le triangle anal du ♂, segments abdominaux centraux avec deux paires de marques jaunes, une seule dent basale sur les pièces abdominales supérieures. Les larves de Thecagaster bidentata n'ont pas d'épines latérales abdominales et les fourreaux alaires tendent à être parallèles, alors que chez Cordulegaster boltonii des épines latérales se trouvent sur les derniers segments abdominaux (détectables au toucher en remontant vers l'avant), les fourreaux alaires sont tenus écartés vers l'arrière ([2025]).
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| 🔍 - Planche de Fraser (1929) - © inside |
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| 🔍 - ©© bync - Guillaume D - Larve - France, Côte-d'Or |
Commentaires
Ce taxon apparaît pour la première fois par confusion avec Cordulegaster annulatus chez de Selys Longchamps (1840) qui couvre en partie ce nouveau taxon (cf. Cordulegaster boltonii). Thecagaster bidentata (= Cordulegaster bidentata) fait l'objet d'une double publication en 1843 sous l'orthographe Cordulegaster bidentatus, néanmoins la seconde description (de Selys Longchamps 1843b) fait référence à la première (de Selys Longchamps 1843a) qui est donc la description officielle. On trouve chez de Selys Longchamps & Hagen (1850) une description parallèle des deux espèces sous Cordulegaster annulatus et Cordulegaster bidentatus.
Ce taxon est parfois rangé dans le genre Thecagaster et je le propose ainsi au moins dès 2019 (voire 2004 [?]), confirmant en 2022 (Deliry [2022a]) et Schneider & al. (2021), le plaçant dans le groupe bidentata viennent en quelques sortes confirmer ce fait, puisque je considère (Deliry [2022a]) ce groupe en correspondance avec le genre Thecagaster, ce qui conduit à la combinaison (restaurée), Thecagaster bidentata (de Selys Longchamps, 1843).
Cordulegaster bidentatus race sicilicus Fraser, 1929
J'ai pensé, un temps, que ce taxon ne se trouvait pas chez Fraser (1929).
À la lecture de Fraser (1929) dans la partie consacrée à Cordulegaster bidentatus il parle bien pp.111 et 112 d’individus provenant de Sicile (mais il ne les nomme pas dans un premier temps), précisant que plus de matériel sera nécessaire pour trancher quant à ce possible taxon qui présente comme en témoigne sa description presque autant de jaune qu’algiricus mais un occiput noir et des pièces abdominales conformes à celles de Cordulegaster bidentatus. Ainsi deux spécimens provenant de Sicile présents dans la collection d'E. de Selys Longchamps et étiqueté comme bidentatus doivent être précisés : ils présentent une large étendue des anneaux jaunes sur l’abdomen. Le ♂ présente en S2 des marques dorsales presque identiques à celles de l’algiricus [qui je le rappelle, a une extension très importante des marques jaunes]. L’occiput est noir et les appendices anaux sont ceux de bidentatus si bien qu’il est préférable de les considérer comme une simple race de bidentatus ; toutefois l’examen de plus de matériel s’avèrera nécessaire. La ♀ présente ici est difficile à interpréter en absence du ♀ serait considérée comme appartenant à Cordulegaster charpentieri. Fraser (1929) nomme cette race sicilicus.
Sous-espèces
- Thecagaster bidentata bidentata (de Selys Longchamps, 1843) - Europe. Italie péninsulaire, Nord et Sud (Utzeri 1994). Europe, sauf Sicile et Balkans (Deliry 2022).
- Thecagaster bidentata sicilica (Fraser, 1929) – Quelques localités en Sicile, EN (pas de mention depuis 1981) (Utzeri 1994, Deliry [2019])[2]. Elle a finalement été retrouvée récemment (Schneider & Müller 2010).
Notons que les individus des Balkans et notamment de Grèce, deiffèrent du type et de sicilica et appartiennent donc à une autre sous-espèce qui reste à décrire (Deliry [2019], Deliry 2022). Ils ont des taches jaunes plus grandes que le type (Deliry [2019]).
Répartition
Europe centrale principalement, essentiellement sur le zones de reliefs plus ou moins prononcées ([2019]).
- Belgique (de Selys Longchamps 1840, 1843b ; sans aucune localité : 1843a ; Fraser 1929 ; VU : Wallonie : Motte & al. 2021).
- Allemagne (Prusse : de Selys Longchamps & Hagen 1850 ; Friedreischsberg : Fraser 1929).
- France - (Hautes-Pyrénées : de Selys Longchamps & Hagen 1850 ; Fraser 1929 ; isolé dans les Vosges vers 300 m d'altitude, le Minevois (275 m), les Baronnies dans la Drôme (1150 m), découverte dans l'Hérault sur les piémonts méridionaux du Larzac : Boudot & al. 1990 ; Deliry 1997 ; en augmentation localement : [2019] ; essentiellement dans la moitié est du pays, notamment dans les secteurs montagneux : Merlet & Houard 2012).
- Autriche (Fraser 1929 ; Tyrol : Lech : Landmann 2023 ; Schneider & al. 2024).
- Bosnie-Herzegovine (Fraser 1929).
- Espagne (Pyrénées : Fraser 1929).
- Grèce (Fraser 1929, Deliry [2019], 2022).
- Hongrie (Fraser 1929).
- Italie (Fraser 1929, Utzeri 1994 ; un des Anisoptères les plus communs dans les Dolomites : Leandri 2017 ; plutôt dans les massifs : Deliry 2022).
- Pologne (Fraser 1929 ; Buczyński & Bielak-Bielecki 2021[3])
- Roumanie (Fraser 1929).
- Sicile (sicilica : Fraser 1929, Utzeri 1994, Schneider & Müller 2010).
- Suisse (Fraser 1929 ; revue le 29 mai 2009 dans le Canton de Genève (Renaud Bernhard, in litt.) alors qu'elle n'y avait observée qu'en 1948 et en 2003 ; site important : Valais, Ayent, Marais des Giettes (1050 m) : Deliry [2019]).
- Italie - Il s'agit d'un des Anisoptères les plus commun dans les Dolomites (Leandri 2017).
Espèce peu commune en Europe. Elle se trouve dans les collines et les montagnes de l’ouest, centre et sud du continent. En augmentation localement en France, notamment en Rhône-Alpes (Deliry [2019]).
Endémique d'Europe (occidentale, centrale et balkanique), assez rare et localisée (Merlet & Houard 2012).
Peu commune, Europe : collines et montagnes de l'ouest, centre et sud du continent. En augmentation localement en France, notamment en Rhône-Alpes [2019].
- Slovénie (Vinko & al. 2020).
Selon Deliry (2022), l'espèce est en Belgique (de Selys Longchamps 1840), sans localité (de Selys Longchamps 1843a), confirmée en Belgique (de Selys Longchamps 1843b), Prusse, France, Hautes-Pyrénées (de Selys Longchamps 1850). Selon Fraser (1929), la collection de Selys comprend divers exemplaires de deux sexes, provenant de Suisse, Liège en Belgique, Friedrischsberg et des Pyrénées, celle du Muséum de Paris avec des spécimens des Alpes-de-Haute-Provence et des Pyrénées, celle de Morton présente des individus de Digne (Alpes-de-Haute-Provence), Mostar en Herzégovine, Suisse ; enfin celle de l’auteur, Fraser, dispose d’une paire d’individus provenant de Digne. On trouve des exemplaires dans la plupart des collections d’Europe selon Fraser (1929). Pour cet auteur la répartition de cette espèce n’est pas encore complètement élucidée, connue alors dans l’Ouest et le Sud de l’Europe. Régions montagneuses en Espagne (Pyrénées), France (Pyrénées, Vosges, Jura, Alpes-de-Haute-Provence), Belgique (Ardennes), Allemagne (par exemple en Forêt noire, autrefois en Erz Gebirge où elle n’a pas été revue depuis 1912), ex-Tchécoslovaquie, Pologne, Hongrie, Herzégovine, Roumanie, Grèce et dans divers secteurs de la Suisse, Autriche, Italie (Sicile comprise, avec Cordulegaster bidentata sicilica), connue de différentes parties d’Asie occidentale (Askew 1988) [autre taxon ?], manque en Grande Bretagne, Scandinavie et en Afrique du Nord (Askew 1988). A peu près dans toutes les régions d’Italie, plutôt dans les massifs.
- Ukraine ([2023] ; des mentions du XIXe siècles, non actualisées, côté Carpates : menacée : [2025]).
Endémique européen : Europe centrale, essentiellement présente dans les zones de reliefs modérés, l’espèce atteint à l’est les Carpathes et l’Ukraine. Les recherches poussées sur ses habitats ont permis de redécouvrir l’espèce dans des secteurs où on l’avait pensée disparue (Deliry [2023]).
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| 🔍 - Répartition de Thecagaster bidentata - Source © UICN |
France
LC 2016 - Liste Verte (SE de la France) - Caractéristique des Sources et ruisseaux.
Il s'agissait initialement d'une espèce méconnue. Isoléee dans les Vosges vers 300 m d'altitude, le Minervois (275 m), les Baronnies dans la Drôme (vers 1150 m), découverte dans l'Hérault avec une importante station formée de plus d'une dizaine de ♂ sur les contreforts méridionaux du Larzac (Boudot & al. 1990).
Elle se trouve en définitive sur les massifs en France (Ardennes, Vosges, Jura, Massif Central, Pyrénées et Alpes), évite généralement les plaines, néanmoins des populations de basse altitude et hâtives sont connues dans le Nord du département de l'Isère, ainsi que près du Lac d'Annecy en Haute-Savoie. Mentions en augmentation principalement associée à des recherches spécifiques dans ses micro-habitats ([2022a]). L'espèce est absente des plaines de l'Ouest du pays ([2025]).
- Alsace - VU 2014
- Aquitaine - EN 2016
- Auvergne - LC 2017 - Connue depuis les années 2010, dans l'Aubrac, les gorges de l'Allier, le Livradois, Couzes, les Combrailles ([2022]). - Puy-de-Drôme (nombre réduit de localités, situées entre 380 et 980 mm d'altitude) (Brugière 1986, Bronnec [2016]).
- Auvergne Rhône-Alpes - Plan Régional (2019-2029).
- Bourgogne - NT 2015
- Centre Val-de-Loire - CR 2012
- Franche-Comté - VU 2013
- Languedoc-Roussillon - Aveyron - Dans plusieurs secteurs du département et localement plus commune que Cordulegaster boltonii selon Dommanget (2001).
- Limousin - NT 2018
- Occitanie - NT 2018
- Picardie - NA 2016
- Provence (Paca) - LC 2017
- Rhône-Alpes - VU 2014 (A préserver 2000) - Juin 1913 (Proveysieux : Isère), 22 mai 1960 (C.Degrange : Seyssins : Isère). Ensemble de la région où elle occupe des habitats fragiles et localisés (sources, cascades, suintements, tufières en situation souvent ombragée, en milieu forestier : [2022]). - Ain (VU 2013), Ardèche (VU 2013), Drôme (VU 2013) - La collection de G.Portier, du Muséum de Nantes, comprend plusieurs ♂ pris en 1960 à Saint-Pierre-d'Allevard (Isère : Meurgey 2008) ; Isère (VU 2013). - Loire (EN 2015), Rhône (CR 2013), Savoie (VU 2013), Haute-Savoie (VU 2013). - Plan Régional (2015-2018). - De découverte récente dans l'Ain (Krieg-Jacquier & Lathuillière 2010). Des études spécifiques existent au Pont des Pierres (Ain) et un plan d'étude a été lancé à partir de la Drôme en 2022, étendu à des stations régionales supplémentaires en 2022 et 2024, ceci conduit à une synthèse particulière et plusieurs Dossiers Rouges du GRPLS (Derlande 2023, Faton 2023, 2024a, 2024b, 2024c, Faton & Mathieu 2024) et à la finalisation d'un état des populations au Pont des Pierre (Ain) (Letscher, Krieg-Jacquier & Noally 2024). Un Plan départemental prévoyait son étude dans le département du Rhône (2021-2022), mais il n'a été mené que plus récemment.
Habitats
Associée aux petits cours d’eau peu profonds dans les secteurs montueux, depuis des altitudes moyennes à 1700 m (Askew 1988).
Habitat de petite dimension, très spécialisé avec un flux d'eau très faible mais permanent d'une année à l'autre, eaux peu profondes : très petits ruisseaux, zones de sources, résurgences, suintements, tufières[4]... marais de pentes, ruisseaux forestiers. Souvent en milieux forestiers entre 400 et 900 m d'altitude, parfois plus haut. Le substrat est sablonneux ou vaseux, idéalement avec une granulométrie inférieure à 2 mm. Les larves survivent à deux mois d'assèchement en été. Si les individus restent près des gîtes de reproduction en général, ils peuvent s'en éloigner de plusieurs kilomètres. L'espèce est très sensible aux modifications de son habitat (Merlet & Houard 2012).
Cette espèce est associée régulièrement à des micro-habitats suintants (T.Williamson, in litt. du 31 janvier 2000 : odonata-fr).
Eaux courantes de faible importance, souvent tuffeuses. Dans le Sud, se trouve généralement en altitude, - quelques localités de plaine -, suintements et sources, souvent en milieu forestier. Elle atteint les 2100 m dans les Alpes. C'est une espèce très sensible à la pollution, plus encore que Cordulegaster boltonii ([2019]), il est rappelée que sa larve est une des plus sensible à la pollution parmi les Odonates (Lecornu & al. 2024).
Dans l’Aveyron, elle affectionne des micro-habitats périphériques du lit principal : suintements, minuscules résurgences ou de sources parfois à quelques cm seulement du cours d’eau ; les imagos pouvant se trouver sur les rivières voisines de gîtes larvaires (Dommanget 2001).
Développement larvaire connu en milieu souterrain ou dans des grottes (Manenti & al. 2013, Krieg-Jacquier & Sansault 2016).
L'habitat larvaire de cette espèce a été étudié par Morvan & Doucet (2018).
Il s’agit dans la Drôme, de la seule Libellule qui se reproduise dans les eaux des tuffières à 9-10°C (J.M.Faton, in litt.). Généralement en altitude, - quelques localités de plaine -, suintements et sources, souvent en milieu forestier. C’est une espèce très sensible à la pollution, plus encore que Cordulegaster boltonii. Les larves vivent enfouies dans les sédiments, sur des habitats plus restreints que ceux de Cordulegaster boltonii, occupant y compris les résurgences. Rare en plaine en Italie, l’espèce monte jusqu’à près de 2000 m d’altitude (Deliry 2022).
Cette espèce qui fréquente des micro-habitats est particulièrement sensible à la dégradation de son environnement. Il s’agit de petits ruisseaux ou ruisselets froids et riches en oxygène, ainsi que leurs sources. Les eaux sont généralement calcaires, mais peuvent être exceptionnellement acides et atteindre un pH inférieur à 4. Les larves se trouvent dans la mousses, les zones tuffeuses, des vasques. Ces habitats gèlent complètement en hiver, notamment en montagne. Les populations sont généralement de petite dimension, mais on en connaît d’importantes par exemple dans l’est des Carpathes ([2023]).
Faton (2024) résume les caractéristiques des habitats de cette espèce : suintements, sources, ruisselets de tête de bassin, riches en sédiments. L'auteur souligne l'importance pour l'espèce de disposer d'eaux fraîches à froides dans des milieux généralement escarpés inacessibles aux poissons.
Les émergences surviennent parfois loin, du gîte larvaire, à une distance pouvant dépasser la quizaine de mètres (Lecornu & al. 2024).
Tufières et étude de Thecagaster bidentata (Drôme et Rhône-Alpes)Coordination - Jean-Michel Faton Les tufières ou sources pétrifiantes avec formation de travertins (Cratoneurion) sont parmi les habitats bien fréquentés par Thecagaster bidentata. La précipitation du carbonate de calcium dissout dans l’eau, forme du calcaire pétrifiant qui dans ce contexte particulier donne des habitats originaux. Ce sont des habitats fragiles et menacés qui sont dans bien des cas spectaculaires dans le paysage local. Ces habitats et leur inventaire paraît encore insuffisant dans les Alpes, si bien que ne sait presque rien de leur surface globale et de leur état de conservation. On y trouvera alors bien volontiers des Écrevisses à pieds blancs (Austropotamobius pallipes), le Cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii) en plus du bidenté, des Salamandres tachetées (Salamandra salamandra) et selon la situation des populations d’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale)) notamment dans certains marais tufeux de pente à Schoin.
Faton J.M. (coord.) 2023 – Libellules et demoiselles de La Drôme. Atlas des Odonates du département de la Drôme. – Groupe Sympetrum, Aouste-sur-Sye : 384 pp. |
Phénologie
Vole depuis fin juin dans le Nord de l’Europe, mais dès le mois de mai dans le Sud et disparaît vers la mi-août (Askew 1988).
Vole de la mi-mai à la fin du mois d'août. La période de maturation dure près de 3 semaines. Les ♂ sont plus actifs sur les sites en milieu de journée. Ils tiennent un territoire en particulier si la densité est plus importante (Merlet & Houard 2012). Faton (2014) indique qu'en Rhône-Alpes (France), l'espèce vole préférentiellement en juin, à moyenne altitude et de juillet à août en milieu montagnard ; dates auxquelles il convient d'ajouter le cas de rares populations de basse altitude telles que connues en Isère, vers la Tour-du-Pin, où les émergences commencent fin avril et où l'espèce vole déjà bien en mai (C.Deliry, com., 24 octobre 2024).
Vole de fin avril (basse altitude), fin mai à septembre. La période de vol va de mi mai à fin août en Italie. Développement larvaire allant de trois à cinq ans (Deliry [2019], 2022, [2023]).
Populations
Les effectifs sont généralement faibles et concernent le plus souvent des individus isolés. On peut toutefois localement observer des populations plus nombreuses (Deliry 2008). En Allemagne les sites semblent fonctionner en métapopulations avec des déplacement de 2000 m entre deux sites (Merlet & Houard 2012). Selon Lecornu & al. (2024) sur les sites favorables, comme dans l'Ain (Pont des Pierres : 9 stations occupées sur les 9 étudiées), l'examen des larves de Cordulégastres, rend compte que près de 16% d'entre-elles correspondent à Thecagaster bidentata, les autres étant indéterminées ou identifiées comme Cordulegaster boltonii.
Notes de biologie
Les imagos sont généralement discrets et difficiles à découvrir. La recherche des larves demande des techniques particulières [2023].
Éthologie
Voir : Fränzel (1985).
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| 🔍 - ©© bync - Dominique Mouchené - France, Savoie le 4 juillet 2018 - ♀ pondant - Monde des Insectes |
Menaces et préservation
Les principales menaces qui concernent cette espèce sont l’assèchement des sites suite aux changements climatiques, notamment dans le sud de son aire de répartition, ainsi que le pompage ou prélèvement de l’eau pour les activités humaines. L’acidification liées aux pluies acides ou à l’enrésinement des forêts peuvent nuire à certaines populations plus particulièrement sensibles à ce phénomène. D’importantes populations du sud de la France ont disparu en raison du déficit climatique en eau, d’autres du nord de la Grèce ou d’autres pays méditerranéens ont été victimes du captage des eaux au niveau des sources à des fins d’irrigation ([2023]).
Références
Anonyme 2019 - Pont des Pierres. Bilan des opération, année 2019, budget de fonctionnement. - Doc. de la RN de la Galerie du Pont des Pierres.
Askew R.R. 1988 - The Dragonflies of Europe. - Harley Books, Colchester : 291 pp.
Boudot J.P. 2001 - Les Cordulegaster du Paléarctique occidental : identification et répartition (Odonata, Anisoptera, Cordulegastridae). - Martinia, 17 (1).
Boudot J.P., Goutet P. & Jacquemin G. 1990 - Note sur quelques Odonates peu communs observés en France. - Martinia, 6 (1). - PDF LINK
Bronnec F. (coord.) [2016] - Atlas des Odonates du Puy-de-Dôme. - Société d'Histoire Naturelle Alcide-d'Orbigny (SHNAO). - ONLINE
Brugière 1986 - [cf. Puy-de-Dôme]
Brugière D. 1997 - Cordulegaster bidentata (Selys, 1843) sur le Mont Lozère (Gard-Lozère) (Odonata, Anisoptera, Cordulegastridae). - Martinia, 13 (1) : 36. - ONLINE
Buchwald R. 2003 - Cordulegaster bidentata (Gestreifte Quelljungfer) im südlichen Feldberg-Gebiet (Schwarzwald): höchstgelegenes Vorkommen in Deutschland außerhalb der Alpen. - [Cordulegaster bidentata (Cordulégastre rayé) dans le sud de la région du Feldberg (Forêt Noire) : la plus haute population d'Allemagne en dehors des Alpes.] - Libellen in Baden-Württemberg e.V. (SGL), Volume 3 : 28-30.
Buczyński P. & Bielak-Bielecki P. 2021 - Dysjunktywne stanowisko szklarnika górskiego Cordulegaster bidentata Selys, 1843 (Odonata : Cordulegastridae) w Kotlinie Sandomierskiej (Polska środkowo-wschodnia). - [Localité disjointe du Cordulegastre bidenté, Cordulegaster bidentata Selys, 1843 (Odonata : Cordulegastridae) dans le basin de Sandomierz (Sud-Est de la Pologne)]. - Odonatrix, 17 (5). - BiB
Calvert P.P. 1898 - Burmeister's Types of Odonata. - Transactions of the American Entomological Society, 25 : 27-104 (+ pl.I). - PDF LINK
Chovet M., Pratz J.L. & Lett J.M. 2009 - Un Odonate nouveau pour le département du Cher et la région Centre : Cordulegaster bidentata Selys, 1843 (Anisoptera : Cordulegastridae). - Martinia, 25 (4) : 165-171. - ONLINE
[a] Coppa G. 1993 - Nouvelles observations de Cordulegaster bidentata Selys, 1843 dans le département des Ardennes (Odonata, Anisoptera, Cordulegastridae). - Martinia, 9 (3) : 53-55. - ONLINE
[b] Coppa G. 1993 - Observations sur la biométrie de l’exuvie de Cordulegaster bidentata Selys, 1843 et comparaison avec celle de Cordulegaster boltonii (Donovan, 1807). - Martinia, 9 (4) : 79-85. - ONLINE
de Selys Longchamps E. 1840 - Monographie des Libellulidées d'Europe. - Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles. - ONLINE
[a] de Selys Longchamps E. 1843 - Note sur quelques libellules d'Europe. - Annales de la Soc. Entom. de France, 2e série, tome 1 : 107-109.
[b] de Selys Longchamps E. 1843 - Nouvelles Additions aux Libellulidées de Belgique. - Bull. Acad. de Bruxelles, 10 (2) : 143-162.
de Selys Longchamps E. 1854 - Synopsis des Gomphines. - Bull. de l'Acad. roy. des Sc. de Belgique, 7 : 23-112. - ONLINE
de Selys Longchamps E. & Hagen H.A. 1857 - Monographie des Gomphines. - Muquardt, Bruxelles, Leipzig : 460 pp. - ONLINE • [A vérifier !] selon Wasscher & Dumont (2013) cet ouvrage est daté de 1858, or, il figure en couverture la date de novembre 1857. Les descriptions données sont à attribuer aux deux auteurs qui ont étroitement collaboré à la rédaction de cet ouvrage selon la même source.
de Selys Longchamps E. 1873 - [A préciser !] - [cf. Cordulegaster]
de Selys Longchamps E. 1887 - Odonates de l'Asie mineure et révision de ceux des autres parties de la faune dite Européenne. - Ann. Soc. Entomol. de Belgique, 31 : 1-85. - ONLINE
de Selys Longchamps E. & Hagen H.A. 1850 - Revue des Odonates ou Libellules d'Europe. - Muquardt, Bruxelles & Leipzig, Roret, Paris : XXII + 408 pp. + 11 pl. - ONLINE
Deliry C. 1997 - Massif de Bonnevaux. Quelques remarques sur les Odonates et l’agriculture (38). - FRAPNA Isère, Sympetrum. - PDF
Deliry C. (coord.) 2008 - Atlas illustré des Libellules de la région Rhône-Alpes. - Dir. du Groupe Sympetrum et Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble, éd. Parthénope, Mèze : 404 pp.
Deliry C. [2004] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2025). - odonates.net
Deliry C. (coord.) 2015 - Plan Régional d’Action en faveur des Odonates de Rhône-Alpes. Déclinaison régionale du PNAO en Rhône-Alpes. - Groupe Sympetrum : 124 pp.
Deliry C. [2019] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2025). - odonates.net
Deliry C. 2022 - Essai sur le genre Cordulegaster Leach in Brewster, 1815 (Odonata : Cordulegastridae). - Histoires Naturelles n°69, prototype, janvier 2022. - PDF
[a] Deliry C. [2022] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2025). - odonates.net
Deliry C. [2023, 2024, 2025] - Odonates du Monde. - Histoires Naturelles (2004-2025). - odonates.net
Deliry C., Pont B., Faton J.M., Ladet A. & Oertli B. 2013 - Le Rhône, du glacier de la Furka au delta de la Camargue. Les Odonates d’un grand fleuve européen. - Sympetrum , 17 : 33-80. - PDF
Derlande E. & al. 2023 - Parc naturel régional du Vercors. ENS Combe Laval. Biodiversité. Etude des systèmes tufeux de Combe Laval (suivis biologiques et hydrogéochimique). - ifremis, CBNA, Groupe Sympetrum, PNR du Vercors : 47 pp. - BiB
Dombrowski A. 1989 - Ökologische Untersuchungen an Cordulegaster bidentatus Selys, 1843. - [Etudes écologiques sur Cordulegaster bidentatus Selys, 1843.] - Thèse, Zoologischen Institut der Georg-August-Universität zu Göttingen.
Dommanget J.L. 2001 - Le point sur les connaissances relatives aux Odonates du département de l’Aveyron. - Martinia, 17 (3) : 95-106. - PDF LINK
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[a] Faton J.M. 2024 - Étude des libellules (Odonata) de 5 tufières en Rhône-Alpes : Tufières des Vauthières (74), de la Touvière (73), de Choranche (38), de Darne (38) et de Révaou (07). - GRPLS, ifreemis, octobre 2024. - PDF
[b] Faton J.M. 2024 - Étude des libellules (Odonata) de 5 tufières en Rhône-Alpes : Tufières des Vauthières (74), de la Touvière (73), de Choranche (38), de Darne (38) et de Révaou (07). - GRPLS, ifreemis, octobre 2024. - PDF
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Espèces classées dans le même genre
Thecagaster [+], Thecagaster amasina (ad Cordulegaster amasina), Thecagaster bidentata (ad Cordulegaster bidentata), Thecagaster brevistigma (ad Cordulegaster brevistigma), Thecagaster buchholzi (ad Cordulegaster buchholzi), Thecagaster charpentieri (nomen ambiguum) (ad Cordulegaster charpentieri → Thecagaster dumonti), Thecagaster cilicia (ad Cordulegaster cilicia), Thecagaster dumonti (ad Cordulegaster charpentieri, Thecagaster charpentieri) Thecagaster helladica (ad Cordulegaster helladica), Thecagaster insignis gr., Thecagaster insignis (ad Cordulegaster insignis), Thecagaster mzymtae (ad Cordulegaster mzymtae), Thecagaster obliqua (ad Cordulegaster obliqua), Thecagaster parvistigma (ad Cordulegaster parvistigma), Thecagaster picta (ad Cordulegaster picta), Thecagaster x kastalia (ad Cordulegaster kastalia), Thecagaster x montandoni (ad Cordulegaster montandoni)
= Notes =
- ↑ Le statut taxonomique est peut-être à revoir par une relecture de Fraser (1929). [A traiter !]
- ↑ Les populations de Calabre attribuées à cette sous-espèce présentent des aspects variables et intermédiaires avec la sous-espèce type, en raison de taches jaunes de dimension intermédiaire.
- ↑ L'analyse critique de l'article de Buczyński & Bielak-Bielecki (2021) montre que l'observation est basée sur une larve de très faible dimension : 8,5 mm. Ce qui est très faible pour en permettre une identification certaine. Il n'y a dans l'article aucun élément disponibles sur la qualité de la détermination, aussi des réserves s'imposent (Deliry 2021).
- ↑ L'espèce est reconnue en France pour sa pertinence à permettre le suivi de l'état de conservation des tufières. Il est préconisé d'en étudier les populations afin d'assurer le suivi de ces habitats fragiles (Lecornu & al. 2024)
- ↑ IFREEMIS : Institut de Formation, de Recherche et d’Expertise en Milieux Souterrains.
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