'Thalassalestes' macrostigma (Eversman, 1836)


Lestes macrostigma (Eversman, 1836)


Agrion macrostigma Eversman, 1836 - Famille des Lestidae (Lestidae)

Leste à grands stigmas [Dommanget 1987, Deliry 2008, 2017, GRPLS 2019, Houard 2020, INPN [2023]], Leste à grands ptérostigmas [Deliry 2008, MNHN & al. 2017, GRPLS 2019, Houard 2020, INPN [2023]], Leste des salins [Deliry 2008], Leste des sansouires [2023] - (en) Dark Spredwing [GRPLS 2019, Chelmick & Lambret 2020]

VU 2010 Europe - EN 2010 Union européenne - EN 2016 France - Espèce à suivi prioritaire [SfO]

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Cette illustration est une des premières a avoir intégré les images d'Odonates sur les Histoires Naturelles à l'époque. Il y avait alors très peu d'images de cette espèce sur Internet
© Yoan Braud - Bouches-du-Rhône le 30 mai 2005 - Mâle mature


Éléments de détermination


Les ptérostigmas de 'Thalassalestes' macrostigma sont grands et bordent entre trois et quatre cellules de la nervation alaire. Chez Lestes barbarus ils bordent à peine plus d'une cellules, deux chez Lestes sponsa. En vol il peut être confondu avec Lestes sponsa ou Lestes dryas. La confusion avec Chalcolestes viridis est possible dans le cas des femelles. A l'émergence les 'Thalassalestes' macrostigma présente une coloration bleue-violacée étrange et ils acquièrent en très peu de temps un aspect naturel qui donnent une sensation de maturité très tôt (à peine un ou deux jours), si bien que la désignation de la notion d'immature chez cette espèce paraît peu pertinente.

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Femelle quelques heures après son émergence, d'un bleu-violacé étrange
©© bysa - Philippe Lambret - Enquête ONEM [
2009]


Répartition


L'espèce se trouve en France selon trois secteurs relativement réduits : le premier se trouve en Corse (essentiellement orientale), le second se trouve en Camargue ainsi qu'en Crau humide, le troisième le long du littoral Atlantique en Charente-Maritime et en Vendée. L'espèce a pu se maintenir un temps jusqu'en Loire-Atlantique au Marais de Guérande. Cette dernière a pu être renforcée lors d'explosions démographiques côté Camargue à la fin des années 2000 ou les populations avoir été renforcées par des conditions favorables alors. Des diasporas sont notés jusqu'en dans le Gard (Scamandre, Grau-du-Roi) ou l'Hérault (Mauguio). Lors d'explosions démographique l'espèce a pu atteindre le Vaucluse, les piémonts de Chartreuse en Isère ou la région lyonnaise, voire Genève en Suisse ou la Bavière en Allemagne. De telles incursions interviennent exceptionnellement et ont une dimension séculaire. Les effectifs côté Atlantique sont généralement supérieurs à ceux enregistrés côté Camargue.

La présence de l'espèce dans le Gard était connue sur la Réserve de Scamandre, mais elle a disparu de ce site en 2022 (X.Rufray, com in ONEM [2009]).

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©© bysa - Florent Figon - Île de Noirmoutiers (Vendée) le 2 juin 2018 - Flickr


Habitats


Les larves se développent dans des marais côtiers saumâtres divers, s'asséchant en période estivale.


Phénologie


La période de vol est courte, ainsi au Vigueirat (Bouches-du-Rhône) en 2009, l'espèce a été observée entre le 14 mai et le 7 juillet, avec un net maximum entre fin mai et début juin ; dernière observation le 11 juillet. Les émergences sont très concentrées puisque vers 25% ont été réalisée le 16 mai, 50% le 19 mai, 75% le 20 mai et la totalité le 27 mai (ONEM [2011]). La présence de l'espèce peut être révélée par l'observation de traces de pontes dans les plantes utilisées (notamment Bolboschoenus maritimus).

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Métamorphose imaginale sur l'exuvie sur un Scirpe maritime séché
©© bysa - Philippe Lambret - Enquête ONEM [
2009]