Une lecture du Code International de Nomenclature Zoologique


Odonates du Monde (thème) : ICZN (International Code of Zoological Nomenclature)


La version actuelle du Code (The Code) est celle de 1999, dont il existe une version française (Ride & al. 1999). The Code est composé de 90 articles répartis dans 18 Titres (ou chapitres). Il est suivi d’un Glossaire et d’un Index. Sa version actuelle en est à la quatrième édition et ses règles et recommandations ont été, l’héritage d’une réflexion sur plus d’un siècle, par les Congrès Internationaux de Zoologie et depuis 1973 par l’Union Internationale des Sciences Biologiques. Je réalise ci-dessous un essai de résumé interprétatif en prenant des exemples chez les Odonates (Odonata), accompagné de quelques de préconisations pratiques.

Ce texte ne vient évidemment pas se substituer au Code, mais en sorte de dénégation, seulement en proposer une lecture commentée organisé autour de l’exemple des Odonates.

Titre 1 – La nomenclature zoologique : elle s’applique aux Animaux et affines

The Code s’applique aux noms scientifiques et aux taxons des Animaux actuels ou éteints (y compris les traces fossiles : ichnotaxons) à savoir les Métazoaires ou animaux véritables et les unicellulaires animaux, ou “Protozoaires”, ce qui exclu les végétaux (Champignons, Lichens, Plantes vertes, etc.), ainsi que les êtres procaryotiques, bactéries s.l. et a fortiori les virus qui ne sont pas des êtres vivants véritables1. Les Odonates sont concernés. Les concepts hypothétiques, les spécimens tératologiques, les hybrides, les entités infra-subspécifiques comme les variétés ou les formes (sauf celles qui sont replacées au moins au niveau d’une sous-espèce) sont exclus des règles du Code (art. 1). Un zoonyme scientifique est indépendant des autres taxonymes non animaux et dans ce cadre il n’y a pas d’homonymie. Par exemple le genre Calopteryx des Odonates, trouve un nom identique chez des Angiospermes d’Ericacées dont il existe au moins deux espèces à ma connaissance : Calopteryx insignis et Calopteryx sessiliflora. Il convient toutefois de s’abstenir de créer de nouveaux zoonymes en consultant les référentiels disponibles pour les Végétaux ou les Bactéries. Le cas de certains êtres vivants qui ont été considérés a posteriori comme des Animaux, ou l’ont été à un moment donné sont susceptible d’êtres des homonymes et échappent à la notion d’indépendance soulignée plus haut (art. 2). Le point de départ (1758 !) est formé de deux publications fondatrices, le Systema Naturae de Linnaeus (1758) dans sa dixième édition (la première datant de 1735) et l’Aranei Svevici de Clerck (recte : 1757). Les éventuels zoonymes publiés antérieurement n’ont pas valeur de nom scientifique, toutefois les descriptions qui leurs sont associées peuvent être considérées (art. 3).

Titre 2 – Le nombre de mots dans les noms scientifiques : “solinoms”, binoms ou trinoms

Les genres et les taxons de rangs supérieurs sont uninominaux (“Solinoms” !) et sont écrits avec une majuscules (art. 4). Les espèces sont formées de binoms, il s’agit du principe fondamental de la Nomenclature Binominale dite linnéenne : le genre (nom générique) et l’épithète spécifique (nom spécifique). Les noms spécifiques (et subspécifiques) ne prennent jamais de majuscule, Libellula quadrimaculata, même s’ils concernent étymologiquement un nom propre comme Cordulegaster boltonii. Pour désigner une sous-espèce un troisième nom est ajouté (trinom) tel que Onychogomphus forcipatus unguiculatus. D’éventuelles indications pour souligner le doute (?), l’affinité (aff.) ou le rapprochement (cf.), intercalés ou apposés, aux Binoms ou Trinoms, ne font pas partie réellement du zoonyme, comme par exemple Cordulegaster cf. boltonii qui voudrait désigner un rapproche avec l’espèce correspondante (art. 5). Un nom intercalé entre parenthèses permet de préciser un Sous-genre (art. 6.1).

La notion d’agrégats, tend à se confondre avec celui de Super-espèce, qui se distinguent des Sous-genres par la rédaction d’une minuscule intercalé dans le Binom ou le Trinom ainsi Genus (superspecies) species (art. 6.2). Les éléments intercalés dans les Binoms ou Trinoms devraient être précisés afin de donner le signification, la première fois qu’un tel élément est utilisé dans un texte.

Titre 3 – Les critères de publication : rendre public et disponible un zoonyme

Tous les nouveaux zoonymes ou actes nomenclaturaux sont considérés ici (art. 7). L’édition doit être une référence publique et permanente, disponible gratuitement ou par achat, selon des copies simultanées et reproductibles de manière identique et durable (art. 8.1). S’il n’y a pas d’intention de publication d’un nouveau taxonyme ou d’acte nomenclatural, par exemple dans le cadre d’une réflexion ou la préparation d’un projet, ceci doit être précisé : “Dénégation de l’intention de publication” ou “Dénégation de la disponibilité de noms ou d’actes nomenclaturaux” (art. 8.2 et 8.3). Les travaux antérieurs à 1986 doivent avoir été produit sur papier imprimé, au delà et avant 2000, il est nécessaire de préciser que les actes sont destinés à constituer une référence scientifique publique et permanente et que l’édition est constituée de copies simultanées (art. 8.5), avec dès l’an 2000, la possibilité d’une diffusion autre qu’une impression papier, mais celle-ci n’est valide que s’il est précisé que des copies ont été déposées dans au moins cinq grandes bibliothèques publiques et qui sont énumérées en toutes lettres dans le texte. Ceci inclu la possibilité de publications numériques notamment (art. 6). Des travaux peuvent avoir été supprimés par décision en Pleins Pouvoirs par la Commission Internationale de Nomenclature Zoologique (ICZN). Ils restent des références bibliographiques utilisables, mais dont les actes nomenclaturaux ne sont pas valides. Il est évidemment préconiser de diffuser largement son travaux en s’associant aux revues “reconnues” et à des moyens de communication ou de référencement largement disponibles, le support papier reste vivement recommandé, même après l’an 2000. La date de la publication mérite d’apparaît afin de lever toute ambiguïté éventuelle, notamment en termes de priorité chronologique d’un acte. L’article 9 énumère les types de travaux noms publiés au regard du Code : il s’agit de manuscrits non dactylographiés (mais après 1930, ce qui signifie implicitement qu’antérieurement ils le sont s’ils remplissaient les conditions de l’article 8 : Ceci semble une tolérance, sans cohérence avec la notion de “papier imprimé” (com. pers.) !), les photographies, les épreuves d’imprimerie, les microfilms, les enregistrements sonores, les étiquettes de spécimens, les copies commandées (même si elles sont réparties dans des bibliothèques), les textes ou illustrations diffusés électroniquement, notamment par Internet, les résumés, affiches, textes de conférences notamment diffusés dans le cadre prévu autour d’une réunion, un symposium, colloque ou congrès (mentions de dénégations préconisées).

Titre 4 – Les critères de disponibilité : zoonymes considérés comme disponibles pour la Science et leur écriture

L’ensemble des nouveautés associés à un nouveau zoonyme (ou acte nomenclatural) devraient être publiés le même jour et dans le même travail (en conséquence la date de disponibilités en cas de lacune n’est en définitive que celle où tous les éléments sont réunis – ou moins référencés ! – dans un même ouvrage (com. pers.)). Les noms infra-subspécifiques comme les variétés ou les formes, les “races” (terme fréquemment utilisé en odonatologie par de Selys Longchamps notamment), sont disponibles (sauf s’ils ont été publiés avant 1961). Toutefois, ils peuvent être utilisés par un auteur ultérieur et associés à son nom comme descripteur, si ce dernier les reclasse comme des espèces ou des sous-espèces. Les noms proposés pour des groupes sont traités considérés comme les noms de genres. Ceux concernant les ichnotaxons, sont selon le contexte premier, considérés comme les familles, les genres ou les espèces. Les subdivisions de genres, y compris les “sections” ou les “divisions” ou subdivisions, désignés par des “Solinoms” sont considérés comme des genres, mais les agrégats ou super-espèces ne le sont pas (mais comme quoi alors ? com. pers.). Les taxons (ainsi que leurs synonymes) initialement considérés comme des Végétaux ou des Bactéries, mais finalement placés comme des Animaux, s’ils ont satisfaits aux règles des Codes spécifiques correspondants, sont disponibles. A contrario sont disponibles les taxonymes d’Animaux qui ne sont plus considérés comme tels. Les mécanismes d’invalidation tels la synonymisation, l’homonymie, les émendations injustifiées, les substitutions injustifiées ou les suppressions, laissent les zoonymes correspondants disponibles pour la Science, bien que ceux-ci soient “devenus” invalides. Néanmoins la Commission (ICZN) peut avoir pris une autre décision qui fait “valeur de loi” (art. 10). Le rôle de la List of Available Names in Zoology ne me paraît ni clair, ni pragmatique et de je devrai améliorer ma compréhension de cet “objet” (art. 10.7) !

Les zoonymes sont écrits en utilisant les 26 lettres de l’alphabet latin (a…z), toutefois l’usages de signes particuliers comme les traits d’union, les nombres (y compris implicites tels des noms graphiquement doubles désignant une même entité (par exemple novae hispaniae devient novaehispaniae : art. 11.9.5) , l’usage des ligatures œ, æ… ne rendent toutefois ceux-ci non disponibles, mais ils doivent être corrigés dans leur usage habituel (disparition du trait d’union, de l’espace par fusion des deux termes, oe, ae). Par exemple Linnaeus (1758) a rédigé sa Libellula quadrimaculata, Libellula 4-maculata à l’initial. Le nom corrigé donc, est disponible pour la Science. Les traits d’union doivent généralement disparaître, toutefois il y a des exceptions (désignation de saints, qui devient par correction sancti, les abréviations ajoutées disparaissent, si une lettre est utilisée comme éléments de “description”, comme c-album qui désigne la présence d’un “c” blanc chez le taxon considéré, alors le trait d’union est conservé : art. 35.5.2 p.p.). Leur fondements “etymologiques” peuvent être latins, grecs, issus d’autres langues ou des inventions dans la mesure où ils restent “lisibles” (par exemple la rédaction cbafdg étant illisible n’est pas acceptable). Il est par ailleurs déconseillé de rédiger un nom scientifique à l’identique d’un nom vernaculaire (et inversement lorsqu’une nom vernaculaire est ajouté ensuite, ce qui conduirait au même résultat, com. pers.) (art. 11.1 à 11.3). J’ai proposé dans ma Classification phylogénétique progressive des infra-ordres avec une terminaison en -ida ou –ptera (Lestida, Platystistictida, Calopteragrionida, Anisozygoptera, Anisoptera) et des micro-ordres comme celui des Gomphines, or, ils ne répondent pas à ce dernier conseil et je vais dans la suite les rédiger autrement et par l’ajout stratégique simple et suffisant de la terminaison – inies à la place d’-ines : Hemiphlebiinies, Lestinies, Platystictinies, Calopteryginies, Coenagrioninies, Epiphlebiinies, Aeshninies, Gomphinies et Libellulinies. Si la zoonymie est fondée sur la Nomenclature binominale qui doit être cohérente, un ouvrage taxonomique peut ne pas contenir de binoms, comme la présentation de genres ou de familles sans citation de binominales, ou, s’il s’agit d’un ouvrage traitant uniquement d’un trinom comme une sous-espèce. Notons qu’un index ajouté à un article antérieur à 1931 peut suffire à l’expression disponibles des binoms (a contrario pas après 1931 !). Si le principe de Nomenclature binominale n’est pas cohérent, les noms utilisés ne sont pas disponibles pour la Science, mais ils peuvent le devenir lors d’une application cohérente postérieure, mais ils sont alors attribués à l’auteur de cette bonne cohérence. On peut trouver des noms cités sur la base d’étiquettes ou de manuscrits (courriers), associés dans le texte, à un zoonyme quelconque. Ces noms sont chronologiquements “antérieurs”, mais ne sont pas pour autant rendus disponibles notamment en tant que synonymes. Ils n’ont pas de valeur scientifique donc. Les actes de synonymies publiés basés sur des noms de date antérieure à 1758, ne sont pas pour autant des synonymes, ce, en terme de noms scientifiques. Par ailleurs, la citation de synonymes qui n’ont notamment pas été publiés antérieurement ne suffit pas pour les rendre scientifiquement disponibles (art. 11.4 à 11.6).

Les nouveaux noms des familles zoologiques utilisent par convention la terminaison -idae, basés sur un zoonyme du niveau genre et valides (notamment non supprimés par la Commission (ICZN)). Ceci est explicité de préférence, ou, déduit par défaut à partir de la racine “évidente” prise à un genre donné. Les familles se basent sur des ensembles structurels de la systématique supra-génériques et non des qualificatifs désignant un ensemble d’espèces. Les groupes-familles désignés mais mal formés, sont corrigés par les auteurs ultérieurs avec la terminaison –idae, mais ils conservent leur date de description et l’auteur d’origine. Notons que les noms de fossiles se finissant en -ites et variantes de rédaction ne sont pas acceptés pour fonder la racine d’un nom de famille, ils font exception. Les nouveaux noms de genres doivent être composés d’au moins deux lettres, et, être ramenés si nécessaire, au singulier. Les nouveaux épithètes spécifiques (espèces) doivent être composés d’au moins deux lettres, et, s’ils sont latinisés, être au singulier (substantif se terminant en -a, – i, -us, -ans, -um, -ae, -nis, -arum, -orum : terminaisons latines de type nominatif ou génitif, et, non à l’accusatif en –am2). L’association à un genre donné doit être rédigée, explicite, voire implicite selon le contexte d’ensemble. La combinaison avec un genre incertain reste possible (exemple : Dysidea ? papillonosa Johnston, 1842). Dans ce cas je préconise (com. pers.) dans les compilations taxonomiques de préciser plutôt le fait ainsi, car ceci me semble plus explicite : Dysidea papillonosa Johnson, 1848 (gen. inc. sedis). Les épithètes spécifiques issus de noms intercalés initialement dans un binom ou un trinom, ne deviennent scientifiquement disponibles qu’à partir de la date où ils prennent le niveau d’espèce, selon des modalités correctes de publication (auteur compris donc !). Il peut arriver qu’au fil d’un texte, un nouveau genre soit proposé, après avoir, pour un épithète donné, été placé dans un genre différent en début de texte : cet acte se traduit comme une combinaison nouvelle, c’est à dire l’attribution d’un nouveau genre et l’auteur bascule par convention et normalement, en conclusion entre parenthèses. Cette option n’est valable que pour les publications antérieures à 1961, sinon, elle est considérée comme incorrecte. Les épithètes formant une même entité avec une finale en -que, signifiant en réalité “et, “aussi” ou précédés d’une signe marquant une incertitude comme ?-species, ne sont pas acceptables. Il s’agit par ailleurs de ne pas confondre ce qui correspond à une description en latin, telle une phrase descriptive, avec un nom scientifique éventuel (art. 11.7 à 11.9). Si un auteur utilise délibérément ou explicitement, une version erronée d’un nom, il en porte la paternité (art. 11.10).

Tout nouveau nom publié avant 1931 doit en outre être accompagné, soit par une description, soit par une définition, soit par une indication du taxon qu’il désigne. On considère comme indication, une référence bibliographique associée à une description publiée antérieurement, y compris si celle-ci est antérieure à 1758, si la version binominale conforme se trouve au niveau d’un index, la proposition d’un nom de remplacement (nomen novum), les nouveaux noms de familles se basant sur un nom de niveau genre, les genres associées à une série d’épithètes spécifiques clairement définis et attribués, les nouveaux genres monospécifiques associés à la description de l’espèce, les zoonymes associés à une illustration citée en référence (ou associée), y compris si cette illustration a été publiée avant 1758. Toutefois l’association à un nom vernaculaire, à une localité, un horizon géologique, un spécimen ne sont pas considérés comme des sources valables pour fonder un nouveau zoonyme. Les noms publiés après 1930 doivent en outre être accompagnés, soit par une description, soit par une définition ou associés à une référence bibliographique, y compris antérieure à 1758, et être explicitement proposés comme un nom de remplacement (nomen novum). La diagnose devrait clairement permettre la séparation avec les taxons voisins et les textes devraient s’exprimer dans des langues à usage international régulier, doublés si nécessaire par une version dans les langues locales en rapport avec le taxon considéré (art. 13.1). Le noms du niveau famille publiés après 1930 et avant 1961, ne sont disponibles que s’ils ont bien été utilisés par un auteur sur la période 1961-1999 (art. 13.2). Les noms de niveau genre publiés après 1930 (sauf dans le cas des groupes collectifs et des ichnotaxons) doivent en outre être accompagnés de la désignation d’une espèce-type, sinon être proposés comme nom de remplacement (nomen novum) et l’espèce-type doit être précisée aussi dans un tel cas. Les groupes collectifs ne nécessitent pas de désignation d’espèce-type. Le cas des ichnotaxons est similaire pour les nomina nova, mais l’espèce-type n’est exigée qu’à partir de l’an 2000, inclus, tout particulièrement si elle n’avait pas encore été désignée. A la fois genre et espèce sont disponibles si dans un contexte monospécifique, ils sont décrits simultanée avec précision des mentions gen. nov. et spe. nov. ou d’une citation équivalente. Les nouveaux noms de familles, couplés avec un nouveau genre associé, peuvent être décrits simultanément et ainsi être tous deux disponibles pour la Science. Néanmoins, ces adaptations correspondant à des descriptions couplés doivent être évitées autant que possible. Un renforcement de la rigueur des règles de désignant est lisible au-delà de 1930 (art. 13.3 à 13.6). Si les publications anonymes ne sont pas disponibles scientifiquement après 1950, elles peuvent l’être avant 1951 (art. 14). Après 1960 les conditions les conditions sont encore plus précises et concernent en particulier la non disponibilité des actes nomenclaturaux conditionnels (à préciser…), ainsi que les noms publiés comme des “variétés” et des “formes” (à préciser…) (art. 15). L’intention de nouveauté doit être précisés pour les actes postérieurs à 1999, y compris en ce qui concerne les nouveaux noms. Les mentions doivent être explicites (fam. nov., gen. nov., sp. nov., subsp. nov., nom. nov. ou toute autre manière explicite équivalente). Par contre l’emploi de la présentation stat. nov. n’est pas conseillée qui reste réservée au changement de niveau taxonomique d’un zoonyme donné. La désignation d’un genre-type est rendue obligatoire pour tout taxonyme de niveau famille. Au niveau espèce un type (porte-nom) doit être désigné après 1999 (holotype de préférence, syntypes, qui devraient être décrits dans la publication d’origine). Les spécimens correspondants doivent être déposés en collection, accessible et disponible aux scientifiques qui souhaitent en faire l’étude où ils doivent être correctement référencés (art. 16). Les zoonymes se référant à plus d’un taxon, les hybrides, les stades ou cas de polymorphisme particuliers ou les spécimens inhabituels sont considérés comme disponibles (art. 17). Si les zoonymes sont impropres, par exemple désignant un caractère inapproprié (exemple albus pour un taxon qui n’est pas blanc, sinensis pour celui qui ne vit pas en Chine) ou tautonymes (exemple Bison bison) restent des zoonymes sont considérés comme scientifiquement disponibles (art. 18). Les changements d’orthographes subséquents (émendations), même injustifiés deviennent des noms disponibles, sauf si de telles orthographes proposées sont incorrectes. A fortiori, les émendations justifiées forment des noms disponibles. Par contre les erreurs autour de l’orthographe initiale (notamment les lapsus ou erreurs typographiques) n’ont pas de valeur taxonomique. Un changement de rang ou de combinaison peut imposer une modification de l’orthographe d’origine comme le précise l’article 34 : le zoonyme est considéré comme disponible dans le cadre de changement obligatoire (art. 19). L’article 20 rappelle des difficultés au noms de fossiles associés à la terminaison –ites et ses variantes directes déjà évoquée plus haut.

Titre 5 – La date de publication : elle est déterminante pour préciser l’antériorité et les synonymies

Sauf preuve du contraire, c’est la date spécifiée dans l’ouvrage qui est à adopter. Sans précision de jour de publication, c’est celle dont on a la preuve de l’édition connue qui est utilisée, et sans meilleure preuve le dernier jour du mois si celui-ci est spécifié ou le dernier jour de l’année, si seule celle-ci est connue avec précision. Si la date s’avère inexacte, c’est le premier jour dont on a la preuve de son existence qui est appliquée avec les mêmes règles que ci-dessus en cas d’imprécisions partielles (mois, année connus seulement). Les ouvrages publiés en plusieurs partie à des dates successives, la date utilisée est celle de l’édition de la partie concernant l’acte taxonomique considéré. Lorsque les dates connues formes un intervalle, c’est la date de fin de cet intervalle qui est utilisée. Lorsque la date n’est pas spécifiée, on se fie à la première date connue de l’existence de l’ouvrage considéré. Avant 2000, les tirés à part distribués de manière anticipée par des prétirages notamment, viennent tenir lieu de date de référence. Après 1999, de tels documents ne sont pas considérés et seule l’édition réelle est utilisée pour fixer la date de l’acte nomenclatural. L’auteur doit s’assurer de la non diffusion de son travail de manière anticipé sur la date réelle de la publication, de l’assemblage de tous les éléments qui assurent les actes nomenclaturaux dans une même édition (et non son éparpillement), de la désignation précise des dates de chaque élément lorsqu’une revue par exemple est publiée de manière tronçonnée dans le temps. Les archivistes et bibliothécaires doivent veiller à ce que les éléments attestant les dates ne soient pas altérés, par exemple en cas d’assemblage ultérieur ou reliure de collections. Les tirets à part devraient conserver la bonne désignation des dates considérées. En cas de connaissance d’erreurs sur une date, une publication adéquate doit en rapporter les arguments (art. 21). Si la citation de la date n’est pas obligatoire dans les articles ultérieurs, elle reste vivement recommandée. Elle suit l’auteur et n’est séparée de celui-ci que par une virgule. En cas de différence entre la date réelle et d’impression, les deux dates peuvent apparaître, la seconde étant mis par exemple entre crochets. Les changements de combinaison, notamment changement de genre, impose des parenthèses autour de l’auteur et la date (art. 22) : exemple Cordulia aenea (Linnaeus, 1758), avec pour combinaison d’origine Libellula aenea Linnaeus, 1758.

Titre 6 – La validité des noms et des actes nomenclaturaux : le Principe de priorité s’applique, de même que si nécessaire celui de Premier réviseur, la Commission (ICZN) devant être saisie pour résoudre les cas litigieux

Sauf décision particulière de la Commission (ICZN), le nom valide est le plus ancien nom disponible qui lui a été appliqué. Cette notion a des conséquences sur la synonymie, le rang, les homonymes, les orthographes correctes ou non et celle des actes nomenclaturaux tels que les principes propres à la notion de premier réviseur. Des exceptions concerne des noms de niveau famille remplacés avant 1961. Sur ce thème certains noms de familles peuvent tomber en désuétude ou être homonymes, des genres peuvent échapper au Principe de priorité, de même que certains épithètes spécifiques (art. 23.1). La stabilité taxonomique est privilégiée, malgré le Principe de priorité, ce qui concerne tout particulièrement des noms ou des actes nomenclaturaux passés inaperçus (art. 23.2) (cf. par exemple nomina oblita). Le Principe de priorité n’est pas affecté par le changement de rang éventuels réalisés ultérieurement. Il s’applique aussi aux épithètes intercalés entre parenthèses. Mais il ne s’applique pas aux entités infra-subspécififiques qui ne sont pas disponibles scientifiquement et la date prise en compte en cas de changement vers un rang supérieur, donc disponible, est celle de son changement de rang et non de sa description originale (cas des formes, variétés, race…). Le Principe d’homonymie doit être considéré en outre (voir article 52). Le Principe de priorité s’applique en outre aussi aux orthographes, sauf si celles-ci s’avéraient incorrectes. Le Principe de priorité s’applique de plus aux actes nomenclaturaux et seul est valide le premier acte nomenclatural concernant un nom selon le principe du premier réviseur, la fixation des espèces types, la désignant des lectotypes ou des néotypes. Le Principe de priorité ne concerne pa les groupes collectifs ou les ichnotaxons, pour lesquels des affinités peuvent être décelés, mais où il n’y a pas de réelle synonymie. Les noms qui se révèlent concerner des hybrides sortent des règles de priorité, mais ils peuvent jouer en termes d’homonymie. Des nuances viennent influencer le Principe de priorité. II n’est pas appliqué si un synonyme ou un homonyme n’a pas été employé comme valide après 1899, si un synonyme ou homonyme réputé valide dans au moins 25 travaux, ou publié par au moins 10 auteurs au cours des 50 années précédent la découverte de la synonymie ou de l’homonymie, ce, sur une période couvrant au moins 10 années. Le nom conservé malgré la notion de priorité, est un nom protégé (nomen protectum) et ceci doit être démontré, alors que le nom oublié est considéré comme un nomen oblitum. En cas d’erreur d’interprétation identifiée ultérieurement, le nom ancien peut être restauré, s’il s’avère désigner un taxon finalement différent. La Commission (ICZN) doit être saisie pour trancher ce genre de question et dans l’attente de décision, c’est le nom le plus récent, qui doit malgré tout être utilisé. La Priorité est donné en cas de publications “simultanées” au nom appliqué au rang taxonomique le plus élevé (il s’agit de la notion de préséance). Si la préséance ne peut être déterminée automatiquement, on applique le Principe du Premier Réviseur. C’est le choix de ce dernier qui fixe le nom valide, l’autre nom simultané passant au rang de synonyme. Le Premier Réviseur, en cas d’orthographes variant dans le document d’origine, citant bien les deux orthographes et effectuant un choix va fixer l’orthographe retenue. L’auteur original intervenant dans ses usages ultérieurs dans le rôle de Premier réviseur, est dispensé de cité les variations orthographiques explicitement, et, son choix ultérieur vaut décision et fixe la bonne orthographe retenue. Si le Premier réviseur aurait fait une erreur d’interprétation, son acte est annulé. Il s’agit de stabiliser au mieux la taxonomie (art. 24). Les actes “simultanés” sont susceptible d’être examinés de manière particulière (recommandation 24B).

Titre 7 – La formation et le traitement des noms : mise en rigueur des terminaisons particulières aux rangs associés au groupe-famille, les orthographes originales ou subséquentes et les accords imposés masculin-feminin-neutre…

Lors de sa première citation dans un document, un nom scientifique doit être écrit en entier, les abréviations éventuelles pouvant venir à la suite, tout en veillant à éviter les ambiguïtés avec d’autres noms utilisés dans le corps de texte, en ce qui concerne le choix des abréviations. Les explications étymologiques de noms proposés devraient être données. Les noms proposés sont de la responsabilité des auteurs quant au fait qu’ils soient appropriés, courts, euphoniques, mnémoniques et sans caractère offensant. Si les racines d’un nom semblent en grec ou en latin, les règles d’écriture associées devraient être appliquées, toutefois la latinisation permet à l’auteur de décider que les racines, même si elles ressemblent à du grec ou du latin, sont tout autre et faire ses propres choix de rédaction. Pour rappel, seules les 26 lettres de l’alphabet latin sont à utiliser, il n’y a pas de traits d’union, pas de ligatures par exemple), d’espaces et ses maladresses doivent être corrigées s’il y a lieu. Les épithètes spécifiques et subspécifiques (ainsi qu’infra) ne présentent jamais de majuscules, les infra-genres, genres et niveaux supérieurs oui et systématiquement. Les finales -oidea désignent les super-familles, -idae, les familles, -inae, les sous-familles, –ini, les tribus et –ina, les sous-tribus. J’ai personnellement proposés plus haut, inies pour les micro-ordres que j’ai envisagé pour les Odonates, toutefois le Codes précise que de tels niveaux supérieurs à celui de la super-famille ne sont pas standardisés. Les genres ou les épithètes spécifiques peuvent avoir des terminaisons similaires à celles citées ici, néanmoins je pense qu’il ne doit pas y avoir de confusions par homonymie apparente (com. pers.). On a ainsi chez les Odonates le genre Lestoidea qui a exactement la même orthographe que la super-famille des Lestoidea. Le second terme étant fixé par convention, il convient de proposer une nouvelle orthographe pour le genre et j’ai suggérée en 2021 de le remplacer par Lestoidei, en guise d’émendation nécessaire ou de nouveau nom acceptable et levant le risque de confusion3. Le cas particulier des radicaux de genre-type servant de bases à des noms de familles se terminant par -id sont à examiner avec soin. La terminaison (-is) d’un genre est dans ce cas (exemple : Platycnemis), le radical se termine par -id. Dans un tel cas deux options sont possibles pour la formation des noms de famille ou super-famille : -ididae ou -idae. L’usage décide de la version retenue (Le Code donne l’exemple d’Haliotis où les noms Haliotidae et Haliotoidea sont privilégiés par l’usage, plutôt qu’Haliotididae et Haliotidoidea). Les règles grammaticales latines ou grecques viennent complexifier les noms des familles, toutefois il apparaît que l’usage prédominant tend à fixer la forme correcte de tels noms (selon l’article 29.5) – (art. 29). L’examen de l’accord masculin-féminin ou neutre (m-f-n), se base sur les éléments associés aux radicaux correspondants pris dans les dictionnaires de latin classique, et en cas d’usage de deux racines étymologiques ou l’ajout d’un suffixe, le dernier élément inscrit dans le nom, sert pour décider cet accord. Il en est de même pour les radicaux fondés sur le grec ancien, quoique ceux-ci soient latinisés. Toutefois si un suffixe latin y est ajouté, l’accord m-f-n se base sur cette terminaison. Les épithètes spécifiques s’accordent en fonction de ces racines. Je retiens ici quelques finales intéressant : en latin les finales en -is et -a sont du féminin, celles en –o, -er, -us sont du masculin, mais il y a des exception à résoudre au dictionnaire (-nauta est masculin, -domus est feminin), en grec on trouve des racines plus complexes à résoudre et le dictionnaire doit être régulièrement consulté en particulier par le fait que la latinisation peut en déformer l’orthographe apparente : -ornis (m), -lepas (f), –diadema (n), –gaster (f), -lepis (f), -opsis (f), -ceras (sur keras : n), -nema (n), -soma (n), -stigma (n), -stoma (n)… les finales du grec, latinisées en -us sont du masculin, bien que pouvant avoir en grec une valeur m-f-n différente. C’est le cas de -os, -e, -a, -on qui sont fondamentalement féminins ou neutres (parfois masculins !). La même méthode concerne les latinisation finalisées en –a, bien que pouvant provenir d’éléments grecques divergeant au niveau m-f-n (exemple : -metopon est latinisé en -metopa (traitement au féminin)). Les exceptions d’accord m-f-n sont basées sur le fait que l’auteur a désigné que la racine bien que semblant d’origine greco-latine, ne l’est pas, ou s’il s’agit d’une racine autre ou quelconque. Auquel c’est l’auteur qui précise l’accord à faire ou qui le montre par l’application d’accords des épithètes qu’il utilise et s’il ne l’a pas fait, c’est le masculin qui est appliqué. Les finales particulières suivantes sont imposées être de masculin, quel que soit les avis énoncés ou non à l’origine : -ops, -ites, -oides, -ides, -odes, -istes4. Les éléments liées à l’accord m-f-n devraient être précisés et argumentés par le descripteur (art. 30). Le cas des épithètes dérivés de noms propres de personnes se terminent par –ae, – is, – ii, par exemple pour Margaret (margaretae), Poda (podae), Victor (victoris), Pline (plinii), Cuvier latinisé en Cuvierus (cuvierii). En ce qui concerne les auteurs modernes, la latinisation n’a pas lieu d’être : on trouve -i pour un homme, –orum pour plusieurs personnes dont un homme, –ae pour une femme ou -arum pour plusieurs femmes. Selon cette option on acceptera aussi la version podai si elle est utilisée dans le texte de description. Les éventuelles maladresses sont contrôlées (risques de confusions). On soulignera le cas particuliers où une lettre vient en initiale acceptée avec un trait d’union d’un nom comme c-album, le neutre s’impose car c’est la valeur m-f-n des lettres de l’alphabet, quel que soit la valeur du genre associé. L’orthographe originale associé à la description est réputée correcte et ne doit pas subir d’altération. En cas de variations, le premier réviseur fonde l’orthographe qui sera maintenue. Des corrections s’imposent toutefois s’il s’agit d’un lapsus évident ou d’une erreur typographique associée à l’impression par exemple. Les utilisations défectueuses à l’initial, les emplois “inappropriés” ne sont par contre pas corrigés ! Par exemple le genre Enygmophyllum reste inaltéré, malgré la maladresse apparente. Toutefois je pense que si l’étymologie est explicitement donnée et montre qu’il y a ici erreur, la correction s’impose quand même ! L’utilisation initiale de lettres n’appartenant pas aux 26 lettres de l’alphabet latin est l’objet de correction (nuñezi donne nunezi, mjøbergi donne mjobergi). Le cas particulier de noms antérieurs à 1985 tels que mülleri donnent muelleri, par contre au-delà, ceci donnerait mulleri. Les articles suivants dans le Code tendent à être redondants avec des éléments déjà précisés plus haut (exemples : terrae novae > terraenova, stratio-radiatus > stratioradiatus, st. johannis > sanctijohannis, 4-maculata > quadrimaculata, R.P. podae > podae ; par contre on conserve c-album ! car le c a valeur de description, mais j-beameri donne jbeameri). Les noms de familles doivent être corrigés lorsqu’ils ne sont pas corrects (terminaison différente de -idae, le genre est corrigé…) (art. 32). On traite des orthographes subséquentes si la rédaction différente du texte originale. Les orthographes révisées sont des émendations (justifiées) ou peuvent être en cas d’erreur des orthographes subséquentes incorrectes (émendations injustifiées). Elles peuvent aussi être obligatoires auquel cas on ne les désigne pas par le terme émendation (!). Une émendation injustifiée qui s’impose par un usage prédominant est de fait une émendation justifiée, par l’usage. Les orthographes liées à des erreurs de rédaction ou d’usage, ne sont pas des émendations : de tels noms n’ont pas de valeur scientifique, ils ne sont pas disponibles scientifiquement. Dans le cas d’une substitution (cas des noms de personnes) de la finale -i en -ii conduit à une rédaction incorrecte, non disponible scientifiquement. Il en est de même pour les transformations incorrectes en -iae, -iorum, -iarum tentées par certains auteurs. Si le contexte ne permet par de savoir si une orthographe subséquente est une émendation ou une orthographe incorrecte, celle-ci sera considérée comme incorrecte (art. 33). Le changement de rang, vers le haut ou le genre, d’une famille, conduit à une modification obligatoire de l’orthographe qui perd évidemment sa terminaison -idae. Les nouvelles combinaisons, à savoir le choix d’un genre différent de celui précédent utilisé conduit à la gestion correcte des accords m-f-n avec le nouveau genre désigné (art. 34).

Titre 8 – Les taxons nominaux du niveau famille et leurs noms : super-familles, sous-familles, tribus et sous-tribus sont concernées

Le niveau famille concerne les familles et ses dérivés de rang inférieur (sous-famille, tribu, sous-tribu) ou supérieur (super-famille5). Un genre-type vient fonder la racine de ces ensembles selon le Principe de coordination au niveau famille. Des corrections du type émendations injustifiées ou orthographes incorrectes peuvent s’imposer. Les noms conservent leur auteur et leur date. Chaque éléments de niveau famille agit de manière interdépendante en termes de priorité : ainsi, si, après 1999, une sous-famille plus anciennement décrite a un genre-type différent, les rangs supérieurs sont dédiés à ce genre-type et les noms adéquates (famille et super-famille) sont alors corrigés (par opposition, avant 2000 cette règle ne semble pas s’appliquer donc !). Le genre-type qui fonde la famille s.str. est appelé “taxon nominatif”, les dérivés de rang inférieur se différencient par leur propre genre-type au cas par cas et ainsi de suite en descendant. Les Aeshninae forment par exemple la sous-famille nominative associée aux Aeshnidae, Aeshnoidea (et Aeshninies), etc. Si le genre-type se trouvait changé par un genre “différent” pour des motifs d’indisponibilité ou d’erreur initiale, la série de niveau famille qui en dépend est modifiée en conséquence. Le Code ne semble pas préciser explicitement si l’auteur et la date de référence sont modifiés ou non (com. pers. : notamment l’art. 23.3.5 qui est associé à cette option ne la commente pas néanmoins l’art. 39 montre que l’auteur de la substitution ainsi que la date de son acte taxonomique sont désignés pour le nom rénové de la famille ou son dérivé). Les synonymes associés au genre-type n’agissent pas sur le noms de famille ou dérivés, qui reste inchangés (sauf avant 1961 où cette règle ne s’applique pas car c’est alors l’usage prédominant qui est de rigueur : l’auteur initial et la date ne changent pas mais il est préconisé d’ajouter entre parenthèses la date d’application de la priorité plus anciennement établie6) (art. 35 à 41). La Commission (ICZN) saisie dans des cas particulier peut évidemment influencer ces résultats (cf. art. 65.2).

Titre 9 – Les taxons nominaux du niveau genre et leurs noms : genres et sous-genres sont concernés

Genres et sous-genres sont considérés ici (la notion de super-genre n’apparaît pas et semble ne pas avoir de réalité taxonomique et ceci vient complexifier dans le cadre de l’odonatologie l’usage régulier de grands genres par Edmond de Selys Longchamps, com. pers.). Le groupes collectifs (qui n’ont pas d’espèce-type) ou les genres associés à des traces fossiles (ichnotaxon) ne sont pas concernés. Ces derniers restent “taxonomiquement” indépendants les uns des autres avec leur propre auteur et leur propre date. Les genres et affines, sont associés à une espèce-type. Avant 1931 (et avant 2000 pour les ichnotaxons), l’espèce-type pourrait ne pas avoir été attribuée, auquel cas, elle peut être fixée ultérieurement (voir article 69). Le changement de rang entre genre ou sous-genre ne change pas l’espèce-type. Le genre qui guide un ensemble de sous-genres est dit “genre nominatif” (art. 42 et 43).

Titre 10 – Les taxons nominaux du niveau espèce et leurs noms : espèces et sous-espèces sont concernées, selon le cas les variétés et les formes à considérer

Espèces et sous-espèces sont considérées ici. Le type porte-nom correspond le plus généralement à un spécimen de collection ayant servi de base à la description et à la désignation de la variabilité de l’espèce (ou de la sous-espèce). Les noms de rang inférieur à la sous-espèce ne sont pas disponibles scientifiquement et ne viennent donc pas interférer dans les règles taxonomiques. De tels taxons peuvent être rendus disponibles seulement par un acte taxonomique particulier comme leur placement aux rang de sous-espèce et d’espèce, l’acte désignant alors l’auteur et la date de son entrée en disponibilité scientifique. Un trinom désigne normalement en troisième rang, une sous-espèces, sauf si l’auteur l’a explicitement précisé autrement. Divers trinoms utilisée parmi les synonymes, voire les protonymes, par la World Odonata List ➚ ne respectent pas cette notion dans divers cas et certains correspondent explicitement par exemple à des notions de “race” telles que proposées par de Selys Longchamps. Cette difficulté devrait, car non conforme à l’article 45.6 du Code, être corrigée (com. pers.). Après 1960, les auteurs doivent avoir précisé les notions adéquates pour qu’un rang infra-subspécifique soit considéré (var., forma, v., f, ab.). Avant 1961, les options similaires équivalent à la notion de sous-espèce si les désignations restent limitées aux termes variété ou forme (ou abréviations équivalentes), sauf si l’auteur à très expressément et sans ambiguïté, précisé qu’il s’agissait bien d’un rang infra-subspécifique. Toutefois, avant 1985, si de tels cas ont été utilisés de manière “valide” à des niveaux supérieurs (espèce ou sous-espèce), les options données dans la publication d’origine, même explicites comme précisé dans la phrase qui précède, sont caduques et la description vaut sous-espèce. La sous-espèce dite “nominative” est notons-le, régulièrement indiquée comme sous-espèce type dans la littérature (com. pers.), son auteur et la date sont conformes à ceux de l’espèce correspondante. En cas de changement du nom valide de l’épithète spécifique, la sous-espèce “nominative” suit ce changement. Les changements éventuels de combinaison, par attribution d’un genre différent donc, s’accompagnent des corrections nécessaires en rapport avec les accord m-f-n adéquates. Si un nom de sous-espèce était invalidé et remplacé, un jeu de bascule de la désignation de l’espèce nominative peut agir, à la fois sur l’espèce et les sous-espèces7. Le cas des espèces placées dans un genre donné par erreur et qui demande correction a des conséquences éventuelles sur les espèces-types des genres mis en action et il s’agit de voir les nuances proposées par l’article 49 du Code dans de telles circonstances (art. 45 à 49).

Titre 11 – L’auteur : il est responsable du nom ou de l’acte nomenclatural mis en question

L’auteur d’un nom ou responsable d’un acte nomenclatural est la première personne qui l’a publié en satisfaisant aux conditions de disponibilité (voir Titre 4, plus haut). Si l’auteur n’est pas connu (et apparaît par exemple ne pas être de toute évidence celui qui produit l’ouvrage), il est considéré comme Anonyme (abréviation acceptée : Anon.8). Dans un ouvrage collectif, seule la ou les personnes qui en sont responsables sont considérées et par défaut l’ensemble des auteurs si ceci n’est pas précisé ou connu. L’auteur des noms ou des actes n’est donc pas obligatoirement l’auteur d’un ouvrage donné, en particulier, c’est le cas des procès-verbaux de réunion qui bien que rendus par un secrétaire, ne fait que citer le travail du véritable auteur. Les procès-verbaux ne devraient pas en fait présenter de nouveaux noms (recommandation 50B) ! L’auteur et la date ne changent pas lors d’un changement de rang ou d’une nouvelle combinaison. Le fait de corriger (émendation), un nom ne change pas l’auteur, même si la correction est justifiée, par contre l’émendation injustifiée est attribuée à l’auteur de l’émendation. Dans le cadre de la simultanéité d’une publication (deux auteurs pour une même date et le même sujet taxonomique), le premier réviseur détermine le choix qui sera pérennisé. Le premier à publier un synonyme depuis une étiquette ou un manuscrit, dans la mesure où il est rendu disponible, en est l’auteur, date comprise, même s’il cite ce nom sur la base d’une autre personne (par exemple depuis l’étiquette ou le manuscrit), ceci jusqu’en 1960 (au-delà cette option n’est pas admise). Citer l’auteur est facultatif, mais recommandé, date comprise, ce, au moins une fois dans un texte donné. L’ajout lorsqu’il y a plus de trois auteurs, au premier, seul cité, de la mention Auteur & al. est acceptable dans la mesure où l’ensemble des auteurs se trouvent cités au moins une fois. Des nuances sont possibles comme le fait de préciser qu’un auteur subséquent à proposé un sens différent pour un taxonyme par exemple en utilisant la mention sensu (au sens de). Sur la base d’une article donné, un auteur peut être Anonyme, toutefois des recherches permettent d’en connaître l’identité, on le cite alors entre crochets (recommandation 51D). Le descripteur ou auteur de l’acte taxonomique peut ne pas être auteur de l’ouvrage auquel cas l’option B in A est adéquate. Les noms qui ne sont pas disponibles, le sont en précisant le motif à la suite comme par exemple, Genus species Auct. (nomen nudum)… J’ai déjà cité plus haut l’usage des parenthèses pour les combinaisons nouvelles, donc différente de la combinaison initiale, toutefois dans le cas d’une modification orthographique justifiée, comme il ne s’agit pas d’une nouvelle combinaison, il ne faut pas ajouter de parenthèses. Seules les changements de genres agissent sur l’usage des parenthèses. Ainsi s’il s’agit d’un passage dans un autre sous-genre, elles ne sont pas apposées. L’option de préciser l’auteur ayant proposé la combinaison nouvelle, peut se faire en l’ajoutant au binom suivi de l’auteur initial entre parenthèse, après les parenthèses : Genus species (AuctA.) AuctB. – art. 50 et 51.

Voir aussi : Deliry C. [2022] – Les auteurs, comment les désigner et comment les citer dans le cadre de la Nomenclature zoologique. Cas appliqués aux Odonates. – Nomina Odonata, 3 novembre 2022, initialement en ligne sur the World odonata Web. – PDF – Version en ligne mise à jour (Histoires Naturelles ➚).

Titre 12 – L’homonymie : lorsqu’un même texte, désigne deux taxons en réalité différents auquel cas un nom de substitution est adopté

Principe d’homonymie : des taxons distincts ne peuvent être homonymes, à savoir avoir le même nom ! En cas d’homonymie, le Principe de priorité, décide du nom valide et conservé et le cas échéant le Principe du Premier Réviseur. Comme je l’ai indiqué plus haut, les homonymies sont indépendantes selon les Règnes, par exemple Gomphus est à la fois un Champignon et un genre d’Odonates et les deux noms sont valables. Les combinaisons Genus species, peuvent se traduire par des “homonymies primaires”, dès leur désignation donc. De nouvelles combinaisons peuvent conduire à des “homonymies secondaires”, donc a posteriori. Seul les noms disponibles scientifiquement sont susceptibles d’être considérés comme des homonymes. Lorsque deux taxononymes sont homonymes mais correspondent à des rangs différents, c’est celui qui a le rang le plus élevé qui est conservé. Les différents articles de ce titre 12, sont une répétition des règles simples énoncées ici et les exceptions sont déjà considérées dans les titres plus haut ! Je ne pense guère utile de répéter ces principes ici selon les niveaux famille, genre ou espèce, car ils sont similaires ! L’exemple Noctua variegata Jung, 1792 et Noctua variegata Quoy & Gaimard, 1830 est à considérer. En fait ce sont les genres qui sont homonymes, et non les épithètes spécifiques qui doivent être affectés. Dans cet exemple il s’agit respectivement d’un Lépidoptère, sous le genre Noctua Linné, 1758 et un Oiseau, Noctua Gmelin, 1771.

Malgré des nuances de rédaction les ensembles ae, oe, e, forment des homonymes, de même pour : ei, i, y i, j u, v • avec ou sans h aspiré • les doublements de consonnes comme par exemple, t, ttct, t c, cht, thy, ei, ej, ij, i • les finales -i, -ii, -ae, -iae ou -iae, -orum, -iorum, -arum, -iarum, utilisées pour désigner une ou plusieurs personnes, sont “indistinctes” et forment des homonymes • i et suffixe comme par exemple ensis, iensis ou ana, iana forment aussi des homonymies ! Par contre le cas comme le doublement de consonne, associé à une étymologie différente ne forment pas d’homonymie comme c’est le cas entre calidus et callidus, basés sur des sens différents qui sont “chaud” et “habiles”. Si cette dernière option est fondée par sa logique, elle vient compliquer la problématique de manière peu pratique (com. pers.) ! Les homonymies secondaires anciennes (antérieures à 1961), alors que de nouvelles combinaisons ont été proposés et lèvent ces homonymies, de tels cas ne sont pas reconsidérés et fonctionnent avec les nouvelles combinaisons devenues correctes. Les homonymies secondaires qui ont été anciennement corrigées (antérieures à 1961), le sont de fait maintenues de manière définitive. Après 1960, cette option n’agit pas en cas de nouvelle combinaison ultérieure ne faisant sauter l’homonymie, finalement qui n’aura été que provisoire et on revient à l’initial.

Après 1960 les homonymes doivent avoir un nom de substitution : soit un synonyme disponible (le plus ancien est utilisé), soit une nouveau nom (nomen novum) avec son nouvel auteur et date. Le type porte-nom est normalement conservé (base objective), sauf si les conditions demande un nouveau spécimen de remplacement aussi.

(art. 52 à 60)

Titres 13 à 16 – Le concept de type en nomenclature : (14) au niveau famille, (15) genre et (16) espèce

Le Principe de Typification vient désigner en tant que type porte-nom aux de niveau famille, genre et espèce. Ils viennent établir la réalité matérielle des différents taxons. Ces types sont définitifs et les exceptions très particulières, notamment par décision de la Commission (ICZN).

Au niveau famille, il s’agit d’un genre type qui est inchangé, sauf si l’identification était incorrecte, erronée ou le concept altéré. Ce genre forme le radical de la famille ou de ses dérivés taxonomiques en conformité avec le rang systématique proposé.

Au niveau genre, il s’agit d’une espèce type qui est désignée, ce qui est indispensable pour sa validité après 1999. Il est recommandé de désigner l’espèce type selon son binom original (protonyme). L’espèce type est incluse à l’initial de la désignation du genre et en fonde en fait l’identité et celle-ci doit appartenir à la liste de espèces citées en inclusion. La désignation peut être établie à l’origine du genre ou désignée ultérieurement. Elle est obligatoire dès la fondation pour tout nouveau genre créé après 1930 (ou après 1999 pour les ichnotaxons). Elle ne doit être énoncée, ni comme un “simple” exemple, ni comme simplement typique, ni désignée de manière ambibuë : sa désignation doit donc être explicite. L’espèce type n’est pas changée en cas de nécessité d’un nouveau nom pour un genre considéré. Sa désignation est en premier chef, celle donnée à l’origine, si cela a été fait, par simple monotypie (une seule espèce dans le niveau genre étudié), par tautonymie absolue (le nom du genre et de l’espèce résonnent avec la même racine étymologique) et par tautonymie linnéenne (le nom de genre résonne avec un supposé rang similaire à l’espèce, mais antérieurement à 1758 !9). En cas de difficultés on va préférer se référer en tant qu’espèce type, celle qui est “bien” décrite ou illustrée de manière adéquate, dont le matériel type existe toujours, ou dont le matériel est “facile” à se procurer, si elle est commune, présente un intérêt médical, ou si elle porte un épithète désignant son “abondance” apparente (communis, vulgaris, medicinalis, officinalis), si le matériel concerne un spécimen adulte, quand la représentation de l’espèce désignée est significative, ou par exemple pour les parasites, une préférence ira aux parasites de l’Homme ou d’un animal d’importance économique, si l’espèce est bien connue de l’auteur plutôt qu’une autre, si celui-ci l’a citée au début de sa liste d’espèce associée au genre étudié ou la première citée dans l’ouvrage d’origine. En résumé, toute bonne raison venant privilégier une espèce plutôt qu’une autre, bien que toutes soient rangées dans un même genre vient argumenter le choix de l’espèce-type. J’aurai eu tendance à appliquer le Principe de Priorité à cet objet, en désignant de manière automatique le taxon le plus ancien (com. pers.). L’identification de l’espèce type est présumée correcte et en cas d’erreur, elle peut être changée de manière motivée et ordonnée par le “bon sens” (voir éléments donnés en exemple plus haut).

Au niveau espèce ils concernent des spécimens qui fondent matériellement la réalité du taxon étudié. Des séries-types sont alors mises en collection et si elles ont disparu, il s’agit d’établir un néotype. Cette démarche est obligatoire après 1999. Les séries types constituées antérieurement peuvent prendre en considération des indices particuliers, même si la série n’a pas été montée par le descripteur. L’Holotype est LE spécimen fondateur de l’espèce et par défaut (ou Hapantotype lorsque plusieurs spécimens de Prostistes collectés sur une préparation microscopique désignent le taxon), celui qui pourrait être illustré lui correspond. Les autres spécimens l’accompagnant sont les Syntypes. Les Paratypes appartiennent à d’autres séries associées à l’espèce étudiée. On utilise parfois le terme d’Allotype, pour un spécimen de sexe opposé à l’Holotype, mais celui-ci n’est pas porte-nom (cf. risque d’erreur d’association des spécimens de sexes opposés !). Un Lectotype est nommé ainsi lorsqu’il est désigné a posteriori pris dans la série type (c’est un Syntype choisi). En situation exceptionnelle liée à un défaut désignation, un Néotype est alors désigné (ce Néotype répond au Principe de Priorité), mais il est abandonné si l’Holotype est redécouvert en collection notamment. La Localité type est sa localisation géographique (et si besoin stratigraphique) de son lieu de capture ou d’observation, ou, lorsque nécessaire, l’ensemble des localités concernées. Le Lectotype ou le Néotype prend la localité type d’origine et non sa propre localité.

art. 61 à 76

Titres 17 – La Commission Internationale de Nomenclature Zoologique (ICZN)

Cette Commission (ICZN) fait autorité, elle a les Pleins pouvoirs et émane des Congrès Internationaux de Zoologie ou structures qui leur succède. Elle peut accompagner des délégations adéquates et mandatées. Ses décisions sont publiées sous forme d’Opinions. Une List of Available Names in Zoology est dressé, pas à pas. Les publications sont réalisées notamment dans le Bulletin of Zoological Nomenclature. Ce sont des propositions qui sont faites à la Commission (ICZN) qui sont accompagnées de désignation des taxons et leur position systématique, de la bibliographie associée, les éléments de typification disponibles et la problématique posée. Les examens sont affinés rétroactivement sur les cinq années précédant les propositions. Les Opinions émises prennent la date de leur publication dans le Bull. of Zool. Nomenc. Celles-ci peuvent être l’objet de corrections ultérieures en cas d’erreurs ou maladresses telles que les lapsus éventuels. Entre la Proposition et l’Opinion émise, donc la décision, c’est l’usage prédominant qui est de vigueur dans l’attente, la date de la proposition est celle de l’édition adéquate du Bulletin qui y fait référence (art. 77 à 84).

Titres 18 – Prescriptions régissant le présente Code (art. 85-90)

Référence : CINZ 2019 International Code of Zoological Nomenclature. – ICZN, The International Trust for Zoological Nomenclature, 4th édition, London, 1999. – ONLINE : [en français] : 128-306.

Glossaire (sélection et résumé)

  • aberration, ab. : entité infra-subspécifique, soulignant une variation accidentelle de spécimens.
  • acte nomenclatural : acte valide ou non qui affecte le statut nomenclatural d’un nom scientifique ou la typification. Il est disponible s’il est publié dans un travail disponible, si non, il est non disponible, voire non valide s’il n’est pas en phase avec le Code.
  • agrégat : groupement d’espèces partageant des affinités.
  • changement obligatoire : imposé par les règles du Code.
  • combinaison : association d’un nom générique avec un épithète spécifique : Genus species.
  • dénégation d’intention de publication : lorsque tout ou partie d’un travail n’est pas à prendre en compte, selon la désignation de l’auteur, par la nomenclature zoologique (en : disclaimer).
  • diagnose : énoncé rassemblant l’ensemble des caractères d’un taxon qui suffisent pour le distinguer des taxons auxquels il peut être utilement comparé.
  • groupe collectif : ensemble de taxons lorsqu’aucun genre ne peut être attribué de manière fiable aux espèces du dit-groupe.
  • nom vernaculaire : nom d’un animal ou d’animaux utilisé dans une langue donnée, avec une acception générale, venant en apposition des noms scientifiques de la nomenclature zoologique.
  • nomen dubium : nom dont l’application est obscure ou douteuse. On peut ne pas savoir à quel objet zoologique il s’applique en fait.
  • Les Principes sont, le Principe de Coordination, de la Nomenclature Binominale, de Premier Réviseur, de Priorité et de Typification.
  • species inquirenda : désigne une espèce identifiée avec doute, nécessitant des recherches supplémentaires.

Références

  • Burmeister H. 1839 – Handbuch der Entomologie. – Enslin, Berlin [Libellulina : 805-862]. – ONLINE
  • Ride W.D. & al. (CINZ) 1999 – International Code of Zoological Nomenclature. – ICZN, The International Trust for Zoological Nomenclature, 4th édition, London, 1999. – ONLINE : [en français] : 128-306.
  • Clerck C. 1757 – Svenska spindlar. – Stockholmiae, Literis Laur. Salvii, VII : 154 pp.
  • de Selys Longchamps E. 1840 – Monographie des Libellulidées d’Europe. – Roret, Paris ; Muquardt, Bruxelles. – ONLINE
  • de Selys Longchamps E. & Hagen H.A. 1850 – Revue des Odonates ou Libellules d’Europe. – Muquardt, Bruxelles & Leipzig, Roret, Paris : XXII + 408 pp. + 11 pl. – ONLINE
  • Linnaeus C. 1758 – Systema naturae. 10e édition. – Holmiae. – [Libellula] PDF
  • Rambur P. 1842 – Histoire naturelle des insectes : Névroptères. – Roret, Paris : 534 pp. – ONLINE
  • Samouelle G. 1819 – The Entomologist’s Useful Compendium or an introduction to the knowledge of British insects. – London. – ONLINE
  • Say T. 1840 – Description of new North American neuropterous insects, and observations on some already described. – Journal Academy Natural Sciences Philadelphia, 8 (1839) : 9-46. – ONLINE
  • Stephens J.F. 1829 – A systematic catalogue of British Insects. – London. – ONLINE

Notes

  1. De deux Règnes à trois Domaines, dont un couvrant quatre Règnes. • 1758 : Plantae, Animalia : Bacteria°, Plantae (Protophyta*, Metaphyta), Animalia (Protozoa*, Metazoa) 1969 : Monera°, Protista*, Plantae, Fungi, Animalia 1977 : Bacteria°, Archea°, Protista*, Plantae, Fungi, Animalia1990 : Deux règnes procaryotiques restent distingués et sont plutôt considérés comme des Domaines, et la monophylie des Eucaryote (Eukaria) est considérée formant un troisième Domaine composé de quatre Règnes : Protista*, Plantae, Fungi, Animalia. Nota : Les Lichens sont une sorte de fusion symbiotique insécable biologiquement, entre des Plantes, parfois des Bactéries (Bacteria) et des Champignons (Fungi), mais sont classés dans le Régne des Fungi. ↩︎
  2. Il n’y a qu’un seul exemple dans le domaine de l’odonatologie qui mérite d’être examiné de ce point de vue, Telosticta ulubaram Dow & Orr, 2012, qui me semble en première approche donc devoir être corrigé en Telosticta ulabara Dow & Orr, 2012… à suivre. ↩︎
  3. Si on se base sur l’article 29.6, ce devrait être le nom de la super-famille et en conséquence de la famille qui devraient être adaptés ainsi : Lestesoidea et Lestesidae, toutefois l’article 29.5 préconise la stabilité en conservant l’usage prédominant pour les noms de type famille et dans ce cas la famille des Lestidae est très clairement utilisée de longue date, avec en conséquence son pendant Lestoidea pour la super-famille. Ceci conduit à une homonymie avec le genre Lestoidea, aussi mon choix de proposer un ajustement du nom de genre m’a semblé la meilleure pour lever le problème d’homonymie, Lestoidei est alors une solution acceptable pour l’écriture du genre considéré. ↩︎
  4. Le cas chez les Odonates du genre Lestes est discutable à mon avis. On trouve autant Lestes sponsa (f) que Lestes barbarus (m) ! On a tenté de m’expliquer ces différences sur la base du sens de l’épithète spécifique, mais ce n’est pas clair et difficile à considérer. Le genre Lestes a été fondé par Leach in Brewster (1815) qui se contente de dire que “nous avons trois espèces indigènes”, n’en disant pas plus l’accord m-f-n est inconnu. Le premier a associe explicitement une espèce à ce genre est Samouelle (1819) pour Lestes autumnalis, or cette finale peut-être autant féminine que masculine. On trouve avec Stephens (1829) un accord au féminin pour Lestes sponsa et Lestes nympha, donc le premier réviseur permettant de conclure explicitement au choix m-f-n de ce genre est Stephens et il utilise le féminin. Divers auteurs suivent dans des publications mineures ou des catalogues en utilisant le féminin et l’entre en vigueur régulière de ce genre qu’on hésite encore à utiliser se fait au féminin avec de Selys Longchamps (1840) (Lestes viridis, Lestes picteti, Lestes sponsa, Lestes barbara). Rambur (1842) qui mobilise aussi ce genre utilise bien le féminin. Seul Say (1840) alterne pour très peu d’exemples au demeurant le féminin et le masculin, sans donner d’explication particulière. Dans la Revue des Odonates d’Europe (de Selys Longchamps & Hagen 1850) c’est encore le féminin qui est utilisé, tant pour les noms scientifiques que pour les noms vernaculaires (exemple : Lestès verdoyante). Prenant l’exemple de Lestes barbara j’ai cherché le premier cas où la rédaction Lestes barbarus apparaissait. Je l’ai trouvée chez du Plessis (1867) dans un article sur les Libellulides des environs de l’Orbe, mais sans explication particulière non plus (ONLINE ➚). L’étymologie supposée basée sur le grec λῃστής (signifiant volant, brigand, pirate) conduit aussi premièrement à un nom féminin, toutefois des formes dites du grec anciens (doriennes, ioniennes) composent le même mot avec le masculin. On trouve encore ici une divergence. Etant donné que les auteurs ont utilisé initialement régulièrement le féminin, que le grec le donne aussi au féminin, si on ne tient pas compte des formes anciennes et locales, il me semble que ce soit le féminin qui doit s’imposer et je ne vois pas de motif clair de variation de cette option. En conséquence nous devrions avoir Lestes amica, Lestes aurita, Lestes barbara, Lestes pupillata, Lestes concinna, Leste curvata, Lestes disjuncta, Lestes elata, Lestes eurina, Lestes forcipata, Lestes icterica, Lestes japonica, Lestes minuta, Lestes numidica, Lestes pallida, Lestes paulista, Lestes plagiata, Lestes praemorsa, Lestes quadristriata, Lestes silvatica, Lestes spumaria, Lestes stulta, Lestes tenuata, Lestes undulata, Lestes unguiculata, Lestes virgata, Lestes viridula. ↩︎
  5. J’ai traité les micro-ordres de la même manière dans ces pages sur les Odonates en utilisant une terminaison en –inies. ↩︎
  6. Le Code donne l’exemple de la famille de Diptères des Rophnephilidae Rondani, 1847 dont le genre-type est Ornphnephila Halliday, 1832. En 1913, Bezzi montre que ce genre a un nom prioritaire antérieur avec Thaumalea Ruthe, 1831, la famille renommée selon ce genre a été largement utilisée (usage prédominant). On a donc maintien du nom suivant : Thaumaleidae Bezzi, 1913 (1847), selon le genre-type finalement adopté et répandu, mais qui prend ses fondations en 1847. On pourrait envisager (com. pers. !) que l’auteur initial soit cité et même placé entre parenthèses en première place ainsi : Thaumleidae (Rondani, 1847) Bezzi, 1913, ce qui paraît plus précis et pratique. ↩︎
  7. Le Code (art. 47.2) donne l’exemple du Lépidoptère Papilio coenobita Fabricius, 1793 qui a été modifié en raison de l’existence d’un homonyme prioritaire (Papilio coenobita Cramer, 1780 correspondant à une autre espèce), en Pseudoneptis ianthe Hemming, 1964 (nom. novum). En conséquence la sous-espèce Pseudoneptis coenobita bugandensis Stoneham, 1938 prend pour espèce (car non attribuée au bon coenobita) Pseudoneptis bugandensis Stoneham, 1938 et on trouve dans une sous-espèce différente du type sous Pseudoneptis bugandensis ianthe Hemming, 1964 par jeu de déplacement subtil, mais logique des sens donnés à chaque entité taxonomique. En effet, bugandensis, datant de 1938 est prioritaire sur ianthe, datant de 1964 et ianthe est bien rangé dans la même espèce que l’ancienne sous-espèce P. coenobita bugandensis dont les fondements remontent à 1793. ↩︎
  8. Les noms abrégés d’auteurs ne sont pas acceptés en zoonymie, à la différence du cas des taxons botaniques. Seul Linnaeus (L.), Fabricius (F.) et Anonyme ou Anonymus (Anon.) ont des abréviations tolérées. Dans le détail le nom résumé régulièrement attribué dans le cadre de l’étude des Odonates à de Selys Longchamps, sous Selys, n’est pas correcte. On trouve ainsi généralement le nom “correct” dans le cas des descriptions que cet auteur a faite pour les Micrommamifères par exemple Microtus pyrenaicus (de Selys Longchamps, 1847). On trouve la même difficulté pour [Toussaint] de Charpentier, Boyer de Fonscolombe, de Villers, Picte de la Rive, Palisot de Beauvois… avec plus ou moins de régularité. ↩︎
  9. L’exemple du Castor est présenté, nommé Castor par Gesner au XVIe siècle, ce qui est rappelé par Linné lorsqu’il forme le nom Castor fiber Linné, 1758. Linné fixe la résonnance tautonymique du genre Castor avec l’épithète spécifique fiber donc Castor fiber est l’espèce type de ce genre. ↩︎